De la prison... à la rue ?
Trouver un lieu d’accueil est l’un des problèmes principaux que rencontrent les détenus atteints du VIH et/ou de l’hépatite à leur sortie de prison. Les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) manquent de places et ne peuvent recevoir que des personnes relativement autonomes. Concernant les appartements de coordination thérapeutique (ACT), plusieurs obstacles se présentent. Ainsi, dénon Julien Nève, « on compte environ une place pour dix demandes. De plus, cela nécessite l’envoi d’un certificat médical au médecin de la structure, ce que les UCSA ne font que trop rarement. » La personne doit de surcroît rencontrer l’équipe, « ce qui est presque impossible à organiser durant la détention. Or l’obtention d’un hébergement médicalisé du type ACT dès la sortie est quasi irréalisable ». À cela s’ajoutent les fantasmes les plus fous que suscitent les détenus.
Pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme, il manquerait en outre 2 000 places en structures de soins palliatifs. La longueur des listes d’attente et des délais se révèle incompatible avec leur état de santé. « Beaucoup sortent donc sans hébergement, ou avec des hébergements précaires, d’urgence, avec des prises en charge allant de quelques jours à quelques semaines. Mettre en place des soins dans un tel contexte, où les personnes ne savent parfois pas où elles vont dormir le soir est extrêmement difficile », dénonce Julien Nève. Quant aux étrangers malades sans titre de séjour, leur trouver un accueil relève tout bonnement de la gageure.