Introduction
J’ai choisi de m’intéresser à l’animation auprès des personnes placées sous main de justice car je n’ai aucune connaissance de ce public et la rédaction de ce mémoire me permettra d’élargir mes représentations de l’animateur socioculturel dans sa mission de transmission de savoirs et de techniques auprès d’un public en grande difficulté sociale et exclu de la société.
La réinsertion sociale des détenus se prépare, en partie, grâce aux activités socioculturelles proposées dans les centres de détention. Tout au long de leur incarcération, les prisonniers ont la possibilité de participer à des ateliers de développement culturel, qui leur permettent d’acquérir de nouvelles capacités intellectuelles ou de continuer à les exploiter et à les enrichir.
C’est pourquoi, des intervenants extérieurs, des artistes ou encore des enseignants interviennent pour animer et dynamiser l’activité culturelle en milieu carcéral. Des réseaux d’associations se forment autour des services d’insertion et de probation des administrations pénitentiaires afin d’organiser les actions et de les pérenniser dans une perspective de réinsertion sociale à long terme.
Mais qu’est ce que le milieu carcéral aujourd’hui en France ? L’administration pénitentiaire est une institution complexe, liée à l’Etat, au Ministère de la Justice, de l’Education et de la Communication et à celui de la Culture. Les mesures qui sont prises par tous ces acteurs et les applications qu’ils en font, ont un impact direct sur la vie carcérale. C’est pourquoi, je tenterai de mettre en évidence le fonctionnement de cette administration et d’en dégager les forces et les faiblesses afin de mieux comprendre les actions ou les "non actions" culturelles en milieu pénitentiaire.
Certes, des organismes ou des associations conçoivent et organisent des ateliers artistiques et culturels en prison. Cependant, il est intéressant de voir si ils sont crées et acceptés par l’administration pénitentiaire dans un but purement occupationnel et récréatif ou, si au contraire, ces interventions extérieures, visant à entretenir un lien avec la société, sont mises en place pour envisager et améliorer la réinsertion sociale des détenus.
Suite à cette analyse, je constate une carence. Les détenus ne bénéficient pas de tout ce que la loi prévoit pour eux en terme de culture et de réinsertion. C’est pourquoi, je me pose une question, à savoir : quelle place occuperait un animateur professionnel dans la mission socio-éducative à laquelle doivent répondre les institutions carcérales ?