Le nombre de suicides en tableau
1988
1990
1992
1996
1997
1998
1999
77
59
95
138
125
118
125
Prévenus
48
46
60
62
76
60
nd
Condamnés
29
21
35
76
49
58
nd
Quartier disciplinaire
nd
nd
nd
nd
17
9
22
Le taux de suicide (extrait rapport senat)
(rapport entre le nombre de suicides et la population pénale)
1993
1994
1995
1996
1997
1998
0,19
0,19
0,20
0,24
0,22
0,22
Par ailleurs, le nombre de tentatives de suicide est élevé : 1.006 en 1998, dont 34,4 % par pendaison.
Le Garde des sceaux a engagé une politique de prévention du suicide en milieu carcéral, en constituant un groupe de travail en 1996, et en définissant un plan d’action en janvier 1997.
Une circulaire a été publiée en mai 1998, rappelant les dispositions réglementaires et un programme expérimental a été mis en oeuvre dans onze sites pilotes : tentative d’identification des " sujets à risques " lors de la visite d’entrée et observation plus attentive des personnes détenues considérées comme plus fragiles.
Il reste que bon nombre de suicides pourraient être évités si le personnel pénitentiaire pouvait consacrer davantage de temps à l’écoute des détenus. Les maisons d’arrêt " à taille humaine " visitées par votre commission d’enquête présentent des taux de suicide quasiment nuls : le Mans, Château-Thierry (malgré une " population " toute particulière), Melun, Alençon...
Un très grand nombre d’établissements, dans les réponses au questionnaire de la commission, ont déclaré une absence de suicide dans les dernières années.
Les grands établissements -en raison naturellement de l’effet taille- présentent des statistiques plus préoccupantes.
Les suicides dans les grandes maisons d’arrêt (extrait rapport senat)
Population au 1er janvier 2000 1997 1998 1999 Total
Fresnes
1.854 6 7 5 18
Fleury-Mérogis
3.333 3 6 6 15
Rennes
350 4 3 5 12
Lyon
616 3 2 7 12
Loos
999 6 3 3 12
Rouen
785 4 5 2 11
Marseille
1.563 3 4 3 10
Angers
389 1 5 3 9
Grasse
623 2 1 5 8
Villeneuve-lès-Maguelonne
673 3 1 3 7
Paris-la Santé
1.230 3 0 3 6
Toulouse
464 0 0 5 5
Douai
581 1 1 3 5
Source : réponses au questionnaire de la commission d’enquête du Sénat.
On remarquera également des mauvaises " séries ", par exemple les maisons d’arrêt de Rennes et d’Angers, malgré une population raisonnable (moins de 400 détenus).
La commission a constaté que la " communication " de l’administration pénitentiaire sur le sujet des suicides est le plus souvent déficiente ; la famille est prévenue de manière lapidaire, et de façon tardive. La contre-autopsie lui est fréquemment refusée. Confrontée à un drame, elle peut être amenée à " douter " de la réalité du suicide, ce qui nuit profondément à l’image de l’administration.
Il apparaît d’ailleurs probable qu’un certain nombre de suicides peut recouvrir une autre réalité, celle du meurtre entre codétenus.