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(1999) Chiffres de la commission d’enquête Sénatoriale sur le suicide en prison

Mise en ligne : 26 avril 2002

Dernière modification : 7 décembre 2004

Texte de l'article :

 Le nombre de suicides en tableau
 

1988

1990

1992

1996

1997

1998

1999

 

77

59

95

138

125

118

125

Prévenus

48

46

60

62

76

60

nd

Condamnés

29

21

35

76

49

58

nd

Quartier disciplinaire

nd

nd

nd

nd

17

9

22


Le taux de suicide (extrait rapport senat)

(rapport entre le nombre de suicides et la population pénale)

1993 1994 1995 1996 1997 1998 0,19 0,19 0,20 0,24 0,22 0,22
Par ailleurs, le nombre de tentatives de suicide est élevé : 1.006 en 1998, dont 34,4 % par pendaison.
Le Garde des sceaux a engagé une politique de prévention du suicide en milieu carcéral, en constituant un groupe de travail en 1996, et en définissant un plan d’action en janvier 1997.
Une circulaire a été publiée en mai 1998, rappelant les dispositions réglementaires et un programme expérimental a été mis en oeuvre dans onze sites pilotes : tentative d’identification des " sujets à risques " lors de la visite d’entrée et observation plus attentive des personnes détenues considérées comme plus fragiles.
Il reste que bon nombre de suicides pourraient être évités si le personnel pénitentiaire pouvait consacrer davantage de temps à l’écoute des détenus. Les maisons d’arrêt " à taille humaine " visitées par votre commission d’enquête présentent des taux de suicide quasiment nuls : le Mans, Château-Thierry (malgré une " population " toute particulière), Melun, Alençon...
Un très grand nombre d’établissements, dans les réponses au questionnaire de la commission, ont déclaré une absence de suicide dans les dernières années. Les grands établissements -en raison naturellement de l’effet taille- présentent des statistiques plus préoccupantes.
Les suicides dans les grandes maisons d’arrêt (extrait rapport senat) 

 

  Population au 1er janvier 2000 1997 1998 1999 Total

Fresnes

1.854 6 7 5 18

Fleury-Mérogis

3.333 3 6 6 15

Rennes

350 4 3 5 12

Lyon

616 3 2 7 12

Loos

999 6 3 3 12

Rouen

785 4 5 2 11

Marseille

1.563 3 4 3 10

Angers

389 1 5 3 9

Grasse

623 2 1 5 8

Villeneuve-lès-Maguelonne

673 3 1 3 7

Paris-la Santé

1.230 3 0 3 6

Toulouse

464 0 0 5 5

Douai

581 1 1 3 5

Source : réponses au questionnaire de la commission d’enquête du Sénat.

On remarquera également des mauvaises " séries ", par exemple les maisons d’arrêt de Rennes et d’Angers, malgré une population raisonnable (moins de 400 détenus).

La commission a constaté que la " communication " de l’administration pénitentiaire sur le sujet des suicides est le plus souvent déficiente ; la famille est prévenue de manière lapidaire, et de façon tardive. La contre-autopsie lui est fréquemment refusée. Confrontée à un drame, elle peut être amenée à " douter " de la réalité du suicide, ce qui nuit profondément à l’image de l’administration.

Il apparaît d’ailleurs probable qu’un certain nombre de suicides peut recouvrir une autre réalité, celle du meurtre entre codétenus.