RAPPORT DE GESTION 2004
Présenté par Philippe Lhermet, trésorier.
Les comptes présentés ne concernent qu’une seule association : l’ANVP. Ils comprennent donc les opérations du siège, des 9 délégations régionales, des 63 sections et des trois centres d’accueil des familles. L’ensemble des opérations est consolidé au niveau national. En principe les opérations de chaque entité sont équilibrées sauf pour le siège qui supporte des dépenses communes de l’association. Afin d’assurer une meilleure transparence le siège s’est doté d’un budget en 2004. Il vous est présenté en pièces annexes avec le projet de budget 2005.
Notre association possède en pleine propriété quatre immeubles dont le principal, celui du siège a été acquis en 2000. Deux autres reçus en legs sont situés à Amiens et Tourcoing et font l’objet de baux consentis à des associations à vocation sociale. Un immeuble situé à Béthune est utilisé par l’ANVP pour accueillir les familles de détenus.
L’ANVP emploie six salariés : deux à temps plein dont un CDI et un contrat emploi jeune au siège, 4 à temps partiel dont un en CDI à Amiens et un CDI de 30 heures à Perpignan ainsi qu’un CEC et un CES. La part des emplois aidés est donc importante et une éventuelle disparition de ces aides obligerait l’association à revoir son organisation et ses activités.
Les comptes de l’exercice 2004 ont été vérifiés par la SECNO agissant comme commissaire aux comptes. Cette année, pour la première fois, des vérifications ont porté sur pièces pour 6 comptabilités locales. Cette procédure sera reconduite en 2005 pour d’autres comptabilités.
Les évolutions des comptes de résultats
Le résultat - 64 253,75 euros est négatif mais en ligne avec celui prévu par le budget de 2004 qui l’avait fixé à - 64 800 euros. Ce déficit est financé par nos réserves qui sont constituées notamment par les apports de legs et dons.
Ce résultat traduit plusieurs mouvements qu’il faut détailler :
Les produits restent stables passant de 495 229 euros en 2003 à 495 972 euros 2004. On remarque cependant la baisse des dons privés de - 11 589 euros et des dons des organismes privés de - 7 450 euros qui traduit une moindre aisance financière des ces organismes mais peut être également une moindre sollicitation de notre part.
Les charges hors amortissement ont également augmenté globalement de 5 893 euros. Une baisse a affecté plus particulièrement certaines dépenses. Ainsi on note une baisse des frais de déplacements de - 2000 euros, des dépenses d’équipement et travaux de - 14 000 euros, du financement des assemblées générales et colloques de - 3 184 euros ainsi que des dépenses de frais de réunions, formation et documentation de - 16 349 euros. Les dépenses de personnels ont légèrement augmenté. L’effort de communication qui s’est traduit par une parution régulière de Jéricho et de la Lettre s’est accompagné d’une hausse de + 5 843 euros de ces dépenses.
Les charges des activités sociales ont également évolué dans leur objet. Ainsi on note un accroissement de l’aide directe aux détenus de + 8278 euros et une baisse des interventions pour l’animation et la vie culturelle qui bénéficient aux détenus mais de façon collective. Il est vraisemblable que les sections ont privilégié l’aide aux détenus indigents et cette évolution doit être prise en compte notamment parce qu’elle traduit des besoins nouveaux.
Ces chiffres montent à la fois notre capacité de réaction mais ils doivent nous inciter à être vigilants.
Bilan
La structure financière de notre association reste saine avec 287 610 euros de fonds de roulement, 608 064 euros de fonds propres et aucun endettement. La trésorerie représente 90 % des dépenses d’une année hors amortissement et hors frais non remboursés déclarés par nos membres.
Les perspectives
Nous avons à résoudre une équation qui consiste à augmenter nos recettes, faire baisser certaines dépenses de fonctionnement et augmenter nos interventions en faveur des détenus.
Augmenter nos recettes :
Nous devons réagir à la baisse des dons et des apports des organismes publics. Nous proposons à l’assemblée générale l’approbation pour l’exercice 2006 d’une augmentation de la cotisation des membres de 25 à 30 euros, la cotisation des membres non assujettis à l’IRPP demeurant fixée à 10 euros. Par ailleurs, nous devons oeuvrer à une augmentation du nombre de visiteurs et donc du potentiel de cotisants.
Nous devons dès 2005 faire augmenter les dons. D’une part, en sollicitant systématiquement les organismes publics, ce que ne font pas toutes les sections et d’autre part en sollicitant des tiers. Une campagne a été engagée dans ce sens fin 2004. Il faut la relayer en 2005. L’attention de l’association doit être appelée sur le mécanisme des réductions fiscales pour dons. Comme le prévoit la loi nous délivrons pour nos membres qui le demandent un certificat de déduction fiscale représentant le montant de leurs frais de déplacement au titre de l’association. Ce montant est assimilé à un don. Il va permettre en 2005 une déduction fiscale de 66% de ce montant. Le montant total des certificats délivrés en 2004 s’élève à 190 800 euros, le montant des déductions fiscales obtenues par nos membres représente donc 126 000 euros. Si 10 % de ce total étaient reversés par les bénéficiaires à l’ANVP cela représenterait un apport de 12 600 euros ! qui ferait d’ailleurs l‘objet d’une déduction fiscale et réduirait ainsi le montant réel du don.
Enfin, nous devons engager une campagne de legs en sollicitant nos anciens membres.
Nous devons également agir sur nos dépenses de fonctionnement.
Nous proposons de réduire les dépenses des assemblées générales et colloques, des frais divers de fonctionnement notamment les frais de téléphones et d‘affranchissement en utilisant plus systématiquement le web. En réduisant les frais de déplacement par l’utilisation des réductions SNCF par une meilleure gestion des agendas permettant de programmer à l’avance les déplacements. Enfin nous devons stabiliser les dépenses de personnels ce qui ne signifie pas ne pas tenir compte de la politique salariale en réajustant les traitements de nos salariés mais en ne prévoyant pas de nouveau recrutement.
Par contre, il est proposé d’accroître les dépenses d’intervention au profit des détenus. Cela doit être plus particulièrement la destination des fonds qui nous sont versés par dons ou legs. Cette collecte est faite au niveau des sections mais une grande inégalité existe à cet égard. Il est proposé de constituer un fonds d’intervention au niveau national, d’un montant de 10 000 euros en 2005, qui sera mis à la disposition des DR et des sections pour financer leurs actions en faveur des détenus. Nous ne sommes pas une association caritative mais notre initiative peut entraîner la mobilisation d’autres acteurs associatifs et permettre de financer une aide aux détenus démunis dans le cadre des commissions d’indigence qui sont loin d’exister partout. Les projets de réinsertion des détenus doivent pouvoir être soutenus financièrement et cela relève bien de notre vocation.
Budget 2005
Le budget qui vous est présenté pour 2005 tient compte dans une certaine mesure de ces perspectives. Statutairement l’augmentation des cotisations n’interviendra qu’en 2006. Nous avons intégré prévisionnellement l’apport de la vente d’un des appartements du legs Brun en 2005. Cet apport explique largement le redressement des comptes qui sont présentés en équilibre. Le syndic de l’immeuble qui abrite le siège a décidé une opération de ravalement de la façade qui nous coûtera 7 000 euros.
Source : Jéricho n°191 septembre 2005