Santé pénitentiaire Maison d’arrêt d’Amiens
>> Niveau géographique : Local
>> Thème(s) : Divers,Hygiène de vie
>> Population(s) : Population carcérale
>> Public(s) : Grand public,Professionnels de santé
>> Contexte
En janvier 2004, l’unité de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) de la maison d’arrêt d’Amiens interpelle le CRES de Picardie pour une aide méthodologique dans la conception et l’animation de séances d’éducation.
En application de l’article R711-14 du code de santé publique, il revient aux établissements de santé de « coordonner les actions de prévention et de dépistage organisées dans l’établissement pénitentiaire ; d’élaborer un programme de prévention et d’éducation pour la santé avec l’ensemble des partenaires au niveau local ».
Le décret n° 99-276 du 13 avril 1999 définit les missions, domaines de compétences et interlocuteurs des nouveaux services départementaux que sont les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP).
Leurs missions sont notamment :
« de favoriser la réinsertion sociale des personnes condamnées » ;
« de prévenir les effets désocialisant de l’incarcération » ;
« d’assurer l’aide aux sortants de prison ».
Leurs domaines de compétences sont notamment :
la pleine compétence pour la préparation à la sortie ;
la proposition en matière de soins ;
la contribution en matière d’activités physiques et sportives, la lutte contre la toxicomanie et l’éducation pour la santé .
Objectif général
Développer le partenariat entre les services pénitentiaires (SPIP, détention) et hospitaliers (UCSA, SMPR) autour de projets de prévention et d’éducation pour la santé concernant l’hygiène de vie des détenus de la maison d’arrêt d’Amiens.
Objectifs spécifiques
Réfléchir sur les freins et axes d’amélioration au développement inter-services d’actions de prévention et d’éducation pour la santé à destination des détenus et des professionnels exerçant à la maison d’arrêt.
Mettre en capacité les professionnels concernés par la santé des détenus pour élaborer et mettre en œuvre des projets inter-services de prévention et d’éducation pour la santé.
Renforcer les compétences des professionnels hospitaliers et pénitentiaires dans la mise en œuvre (conception, animation, évaluation) d’activités d’éducation pour la santé.
Objectifs opérationnels
Accompagner méthodologiquement les équipes dans la mise en œuvre d’une action d’éducation pour la santé sur l’hygiène corporelle et vestimentaire des détenus affectés au service des cuisines.
Accompagner méthodologiquement les équipes dans l’extension de ces actions d’éducation pour la santé vers les quartiers mineurs.
Ce qui a été réalisé
Plusieurs réunions se sont tenues au cours de l’année 2005 et ce afin de :
faire le point sur les ateliers animés entre décembre 2004 et fin février 2005 ;
réfléchir ensemble sur les suites à donner à ce projet : poursuite ? élargissement à l’ensemble de la population carcéral majeure ? à certains quartiers (comme les mineurs par exemple..) ?
Une réunion tenue le 28 janvier 2005 entre le SPIP de la Somme, le directeur de la maison d’arrêt d’Amiens, l’équipe de l’UCSA, des représentants du CHU d’Amiens, des porteurs de projets et le formateur du CRES de Picardie a permis d’échanger sur la poursuite des actions menées et l’engagement dans de nouvelles actions. A été discutée notamment l’idée d’étendre le projet au quartier mineurs, en y associant les enseignants intervenant déjà dans ce dernier.
En parallèle de ces réunions, le formateur du CRES de Picardie a entrepris l’écriture d’un rapport d’évaluation. Une première ébauche de plan pour ce rapport a été réalisée et soumise en début d’année à l’équipe de l’UCSA.
Plusieurs rencontres (5 au total) ont eu lieu, à visée formative, pour faire le point sur comment l’équipe conçoit l’évaluation d’un projet, ce que l’on entend par « évaluation de processus » et « évaluation de résultats », par « critères d’évaluation », « indicateurs ».
Un guide méthodologique sur cette étape de l’évaluation a été spécialement réalisé pour l’équipe de l’UCSA comprenant quelques définitions de l’évaluation, une déclinaison des différents moments de l’évaluation, une déclinaison des différents niveaux de l’évaluation, des apports théoriques sur « critères et indicateurs ».
Entre janvier et décembre 2005, les ateliers ouverts aux détenus affectés aux cuisines se sont poursuivis, à raison d’une fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines (selon le nombre de nouveaux arrivants potentiellement intéressés pour y assister).
Le formateur du CRES de Picardie a régulièrement pris contact par téléphone pour faire le point avec l’équipe d’animation des ateliers et d’encadrement de l’UCSA et ce, même si tous les partenaires s’entendent sur le fait que ces ateliers sont « rôdés » et « tournent » bien.
Entre mars et juin 2005, il y a eu un cerain « flottement » s’expliquant probablement par le départ en retraite fin mars 2005 du cadre infirmier encadrant ce projet depuis ses prémisses, projet repris par son successeur. A cela s’ajoute une attente des sources de financement pour l’année en cours, l’enveloppe financière allouée en 2004 au CRES de Picardie pour cet accompagnement méthodologique ayant été consommé dans sa totalité.
Durant cette période, l’équipe de l’UCSA a néanmoins travaillé en partenariat avec les instituteurs intervenant déjà auprès des mineurs sur les réajustements à apporter au programme d’animation conçu pour les détenus adultes en vue de son extension aux détenus mineurs.
Initialement, l’accompagnement méthodologique du CRES de Picardie pour l’année 2005 devait inclure pour le déploiement des ateliers aux quartiers mineurs des temps d’échange de pratiques autour de l’animation de groupe, la gestion de groupe. De par le fait que ces ateliers sont co-animés par des enseignants - professionnels expérimentés dans ce domaine, comme dans le domaine de la pédagogie - ces temps d’échanges ont été moins importants que prévus. Ils ont davantage porté sur la méthodologie de projet (notamment l’étape d’écriture des objectifs et l’étape de l’évaluation), sur des présentations d’outils pédagogiques en éducation pour la santé pouvant être utilisés en animation, etc.
Une réunion s’est tenue en août 2005 avec l’équipe de l’UCSA pour faire le point en milieu d’année sur les ateliers mis en place pour les détenus majeurs et la programmation des « ateliers mineurs ».
Alors qu’une session « test » de ces « ateliers mineurs » a été organisée en juin 2005, la réunion de début 2005 a permis à l’équipe de l’UCSA et au formateur du CRES de Picardie d’échanger sur les réajustements à faire pour la rentrée de septembre 2005. Cette réunion a aussi permis de recadrer la place et le rôle du CRES de Picardie dans la poursuite de ces animations et de leur évaluation.
Les 19 et 23 septembre 2005, le formateur du CRES de Picardie a pu prendre part à l’animation de deux ateliers d’échange sur la thématique de l’hygiène dans le quartier mineurs. Cette participation, attendue de l’équipe de l’UCSA (notamment de l’infirmière co-animatrice de l’atelier) et de l’enseignant co-animateur a permis à ces derniers d’avoir un regard critique extérieur à la fois sur la contenu des séances mais aussi sur les techniques d’animation déployées pour faire passer des messages « santé, bien-être et hygiène ».
A la suite de cette « observation participante », le formateur du CRES de Picardie a échangé avec les professionnels de l’UCSA à la fois sur les suites à donner à ce projet mais aussi sur les perspectives d’action pour 2006. Ainsi, le formateur du CRES de Picardie a été invité à concevoir un devis et une proposition pédagogique pour une formation autour de l’animation de groupe pour deux professionnels de l’UCSA qui vont être amenés à animer des ateliers sur la prévention du risque alcool en partenariat avec l’ANPA.
Pour l’année 2006, le formateur-conseil du CRES de Picardie pourra de nouveau se poser comme accompagnateur méthodologique autour de :
l’utilisation des aides visuelles (tableau blanc, rétro, transparents...) ;
la préparation de la salle (disposition la plus efficace pour favoriser les échanges et exploitation maximale de l’espace pour utilisation du matériel) ;
la préparation (si possible la veille, en tenant une liste) du matériel nécessaire et la vérification que ce dernier fonctionne ;
la co-animation (l’importance de bien déterminer au préalable qui fait quoi) ;
le timing (le fait de poser pour chaque séquence heure de début et de fin, en plus de la durée) ;
la gestion de groupe (canaliser les éléments perturbateurs et faire face à diverses situations difficiles : « comment faire quand ? »)
la relance, la reformulation ;
l’étayage de la théorie par des exemples (si possible venant des participants) ;
les différentes techniques d’animation utilisées (quelques conseils pour que « tout se passe bien ») et les outils (surtout le Photolangage).