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(2005) Troisième suicide en quatre mois au Camp-Est

Mise en ligne : 20 janvier 2005

Dernière modification : 13 septembre 2005

Texte de l'article :

Troisième suicide en quatre mois au Camp-Est
Un homme s’est suicidé, vendredi matin, dans sa cellule au Camp-Est. Il était connu pour son état dépressif. C’est le troisième suicide en quatre mois au centre pénitentiaire.

Il avait déjà effectué les deux-tiers de sa peine mais il n’a pas eu le courage d’attendre plus longtemps. Un détenu s’est donné la mort en se pendant dans sa cellule à l’aide d’un drap, vendredi, pendant que son compagnon de cellule était au parloir. Les premiers gestes de secours ont été prodigués au malheureux rapidement mais il a succombé quelques heures plus tard à l’hôpital.
L’homme était revenu au Camp-Est en début de semaine après avoir été hospitalisé plusieurs semaines au Centre territorial Gaston-Bourret (CHT) puis au Centre hospitalier spécialisé (CHS). Il s’était, en effet, automutilé à la cuisse puis avait tenté de s’étrangler avec les perfusions à l’hôpital. Dans un état clairement dépressif, il avait été soigné au CHS. Selon certaines sources, l’homme était en rupture avec son milieu familial, ce qu’il aurait eu du mal à supporter.
De retour en prison, il avait été placé en centre de détention, où les détenus jouissent d’une vie collective, où ils sont moins nombreux par cellule et où les portes restent ouvertes la journée. C’est un quartier réservé aux moyennes et fins de peines.

Sous-effectif

« Si nous étions plus nombreux, nous aurions plus de temps pour discuter avec les détenus, regrette un surveillant, Claude Cortes, secrétaire général du Syndicat national pénitentiaire Force Ouvrière. Là, on a perdu le contact avec la population carcérale. On le paie cash : on a failli à notre mission. » Ce troisième suicide en quatre mois au Camp-Est est l’occasion pour les syndicats de rappeler leur cheval de bataille : les sous-effectifs.
Une situation que la direction ne renie pas. Elle a d’ailleurs enfin obtenu qu’un concours décentralisé soit organisé en mars à Nouméa. Le bât blesse encore sur le nombre de postes ouverts : moins d’une dizaine au lieu d’une douzaine nécessaire selon la direction et d’une trentaine selon FO.
En attendant les renforts, le problème du suicide est pris au sérieux dans l’établissement, où un groupe de travail a été constitué pour tenter de trouver des solutions.

 

Anne Gaignaire

Source : Les nouvelles calédoniennes