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(2006) Sébastien Bokhorni, détenu retrouvé pendu à Metz-Queuleu

Mise en ligne : 2 avril 2006

Texte de l'article :

FAITS DIVERS 
 
Détenu retrouvé pendu à Metz-Queuleu
 
Sébastien Bokhorni, 29 ans, était mis en examen pour des violences ayant entraîné la mort d’un autre détenu, en décembre 2003 à la maison d’arrêt Charles-III de Nancy, suite à une violente bagarre.
 

Un détenu de la maison d’arrêt de Metz-Queuleu, âgé de 29 ans, s’est donné la mort en se pendant dans sa cellule avec une écharpe accrochée au montant de son lit. L’information judiciaire "en recherche des causes de la mort" ouverte par le parquet, et notamment l’autopsie, a confirmé l’hypothèse du suicide. Le procureur de Metz a délivré hier un permis d’inhumer, mettant fin à l’action publique. Le corps sans vie de Sébastien Bokhorni avait été découvert lundi matin par un surveillant, à l’ouverture des portes, peu avant 7h.

Ce détenu avait été transféré à Metz-Queuleu il y a tout juste un an, après avoir été mis en examen à Nancy pour des "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner>. Un mandat de dépôt criminel avait été délivré à son encontre alors qu’il purgeait déjà une peine de cinq ans ferme pour d’autres "violences avec arme". Dans ce dossier, Sébastien Bokhorni était suspecté d’avoir provoqué le décès d’un autre détenu, Nordine Meguelatti, dont il avait partagé un temps la cellule, à la maison d’arrêt Charles-III de Nancy. Sous les yeux de deux autres prisonniers, une violente bagarre avait éclaté entre les deux hommes, un soir de décembre 2003, pour un motif futile - une sombre affaire de café. Bokhorni avait reconnu s’être battu mais avait toujours nié avoir porté le coup fatal à la victime, ce qu’une autopsie avait confirmé. À plusieurs reprises, suite à des incidents plus ou moins violents, il avait dû changer de cellules.

Souffrant de troubles du comportement, Sébastien Bokhorni avait d’abord été admis, à son arrivée à Metz-Queuleu, au service médico-psychiatrique régional (SMPR), avant d’être placé seul en cellule, au rez-de-chaussée du quartier des adultes où les détenus font généralement l’objet d’une surveillance attentive. Interrogé hier, le directeur du centre pénitentiaire de Metz, Michel Schwindenhammer, a rejeté toute responsabilité de l’administration pénitentiaire, dans ce suicide. "Les rondes ont été effectuées normalement, on ne peut pas surveiller chaque détenu vingt-quatre heures sur vingt-quatre", a-t-il fait valoir. C’est le premier suicide constaté cette année dans cet établissement, où deux hommes s’étaient volontairement donné la mort, en 2005.

Recrudescence

Me Dominique Boh-Petit, présidente de l’antenne messine de l’Observatoire international des prisons (OIP), rappelait hier que les suicides en milieu carcéral augmentent "à nouveau de manière inquiétante", depuis plusieurs mois en France, atteignant 122 en 2005, contre 115 un an auparavant. Les ministères de la Justice et de la Santé s’étaient pourtant engagés, fin 2003, à diminuer leur nombre de 20% en cinq ans, grâce à la mise en oeuvre d’une politique de prévention mettant notamment l’accent sur la formation des personnels pénitentiaires au repérage des risques suicidaires. "Malgré l’intérêt que la prison suscite à nouveau dans l’opinion, depuis l’affaire d’Outreau, rien ne change, hélas... C’est même pire", déplore Me Boh-Petit.

 Nicolas BASTUCK.

Répubmicain lorrai du 30/03/6