Nous avons décidé de créer une structure à deux branches pour rassembler, unir, organiser et mettre en mouvement cette "armée immobile et impuissante".
Préambule
Les personnes détenues, les ex-détenus, les familles et Amis, le tissu associatif, les intervenants, les Personnels, les Aumôniers, des citoyens, des entrepreneurs, des élus, des avocats, des journalistes et des chroniqueurs agissent partout localement et au plan national. Et pourtant, rien ne se structure, chacun fait selon ses moyens, avec grand coeur. La charité tient toujours lieu de politique, alors que c’est d’un véritable management social moderne et dynamique dont on a besoin aujourd’hui. Pourquoi est-on fasse à cette immense "armée immobile et impuissante", incapable de faire regagner à la France la première plan européenne qu’elle mérite en matière de respect des droits de l’homme depuis plus d’un siècle. Pourquoi ?
AUSSI, nous avons décidé de créer :
I. La Fédération des Familles de Détenus (FFD)
La FFD aura pour rôle et pour mission l’assistance aux familles, la coordination des actions avec les associations, branche d’activité par branche d’activité, être le partenaire des élus nationaux et territoriaux, de l’Etat et du Gouvernement dans les concertations, les discussions et comme force de propositions constructives. La FFD portera à la connaissance des élus et de l’administration tous les dysfonctionnements constatés un peu partout et mettra en demeure d’y remédier le plus rapidement possible. L’objectif est d’obliger les Elus, l’Etat et le Gouvernement à respecter dans leurs droits et dans leur dignité les personnes détenues, les familles et Amis en tant que citoyens régis par le droit commun français et européen.
La FFD organisera des événements, des manifestations, des rencontres, des réunions thématiques, non pas à l’attention des seuls chercheurs et universitaires, mais au contraire destinés aux élus et à tous les citoyens, ouvrira des lignes téléphoniques et éditera des ouvrages pratiques destinés aux familles, aux enseignants, aux travailleurs sociaux, à la presse et aux médias.
La FFD favorisera toutes les initiatives de nature à favoriser des relations dynamiques et de partenariat entre les personnes détenues, les familles, les Personnels, les Intervenants dans des établissements en ce qui concerne l’accompagnement, le suivi, la réparation, la réinsertion et la réhabilitation. C’est donc avant tout un rôle politique et juridique qu’entend jouer la FFD à l’échelle nationale, en relation étroite avec les institutions européennes et internationales.
II. Les Coopératives d’Entraide à l’intérieur et à côté de chaque prison
Elles seront gérées par des Personnels, des partenaires sociaux, les intervenants dans les prisons, le secteur associatif et des élus locaux, qui auront en charge la gestion de toute l’activité économique : achats des détenus, cuisines, activités socioculturelles et citoyennes, formations, ateliers de production, etc..., l’amélioration des conditions d’existence, l’amélioration des conditions de travail des personnels, ainsi que l’appui des conseillers d’insertion pour la prise en charge, l’ accompagnement et le suivi des personnes en détention et celles sortant de prison, et des familles. Seule l’économie sociale et solidaire peut et doit trouver sa place dans une prison. Les entreprises privées doivent pouvoir travailler avec les prisons, mais pas dans les prisons.
Les coopératives permettrons également la création et développement de synergies locales avec le tissu économique et les bassins d’emplois d’une part, et la création d’un fonds de péréquation interétablissements pour que les plus petits d’entre eux ne soient pas défavorisés en matière d’initiatives pour la réinsertion et l’accompagnement, les conditions d’existence et les conditions de travail d’autre part.
Constat
Nous avons fondé notre réflexion sur un constat : Partout en France et dans le reste du monde, dans tous les secteurs, des citoyens organisent la résistance : les petits producteurs agricoles, le rejet des OGM, une autre mondialisation, des étudiants en commerce de plus en plus nombreux à rejoindre j’économie sociale et solidaire et le commerce et le tourisme équitable, et tant d’autres exemples. Et, désormais, la naissance d’une résistance avec et par des personnes détenues, leurs familles et amis et sympathisants pour dire non à la relégation, oui à la réhabilitation, non à la punition qui détruit, oui à la sanction qui répare.
Il conviendrait que les élus et les Responsables politiques et administratifs prennent la mesures de ce vaste mouvement qui s’amplifie chaque jour sous leurs yeux et soutiennent ce mouvement coopératif et mutualiste face à une mondialisation financière qui ne permettra bientôt plus aux grand nombre de vivre décemment. L’évolution et le progrès social, économique et culturel doivent conduire les dirigeants à intégrere d’urgence et massivement l’économie sociale et solidaire dans le système économique actuel.
La coopération et le mutualisme sont seule possibilité pour infléchir une économie de prédateurs financiers. Les dirigeants politiques peuvent restaurer la confiance en incitant activement les citoyens à se grouper, à coopérer et à mutualiser, à mettre en commun leur savoir-faire, leur génie et leurs compétences pour développer des activités économiques à vocation sociale sur tout le territoire national, dans toutes les structures de la société, chacun à son niveau de connaissance et de compétence. Au-delà de l’aide financière apportée par l’Etat sous la forme d’allocations, il nous paraît indispensable d’accompagner les personnes et les familles vers la responsabilité et l’autonomisation par l’activité économique, en fonction des capacités de chacun. La réappropriation de sa propre vie et de son autonomie est une étape incontournable qui conditionne la réussite des suivantes.
Pour de plus amples informations, écrire à : Hervé Bompard-Eidelman, n°10925-h304, route de la Ferté-BP13, 71241 Sennencey-Le-Grand cedex