Toujours la même absence de la part des associations de lutte contre le VIH/Sida, des hépatites et autres Infection Sexuellement Transmissibles (IST) à la maison d’arrêt de La Santé, à Paris.
Après avoir écrit deux lettres, adressées directement à Bruno SPIRE, récent de Président de l’association AIDES, dont la première, une lettre ouverte intitulée « Prisons et VIH : mais où sont passé les associations ? », en septembre 2007, et la seconde, adressée personnellement, en janvier 2008, et de nombreux témoignages personnels mis en ligne sur le site www.prison.eu.org de l’association Ban Public, il me semblait naturel de croire que j’avais réussi à attirer l’attention des associations de lutte contre le VIH/Sida sur les personnes incarcérées touchées par ces virus à la maison d’arrêt de La Santé, à Paris. Bruno SPIRE m’a bien répondu pour me dire qu’il avait reçu mes courriers et avait bien conscience de ce que je lui signalais, mais depuis plus de nouvelles et, surtout, aucune action n’a été entreprise.
A cette époque, et bien avant même, je signalais que dans les lieux mêmes de soins, comme l’UCSA (Unité de Consultation et de Soins Ambulatoires) et le SMPR (Service Médico-Psychiatrique Régional), aucune information n’était disponible que cela soit sous la forme d’affiches ou de prospectus. Incroyable, mais pourtant vrai, lors de la Journée Mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre 2005, le film « Les nuits fauves » avait été diffusé sur la chaîne interne de la maison d’arrêt. Pour informer les personnes incarcérées des horaires de diffusion, une « affiches-photocopie », quelque peu illisible, avait été disposée sur le mur du SMPR. En 2008, cette même affiche s’y trouvait toujours. A l’UCSA, les quelques documents disponibles ne sont pas mis au vu des personnes incarcérées, mais au-dessus de l’armoire médicale. On se demande bien pourquoi ?
Critiquons ce qui est critiquable, mais applaudissons ce qui est à applaudir, particulièrement le suivi médical des personnes incarcérées séropositives ou malades du sida à la maison d’arrêt de La Santé. Le suivi est régulier, efficace et les médecins en charge de suivre ces patients font un travail remarquable d’écoute. Par contre, mais là, cela ne les concernent plus, la distribution des médicaments, hebdomadaire, reste toujours un énorme problème. En effet, certains des médicaments VIH doivent se conserver au frais, mais aucun frigidaire n’est mis à la disposition des personnes incarcérées. Les médicaments doivent se conserver dans un sac en papier et sont compartimentés par un sachet en plastique. L’été sera-t-il chaud ?
Je ne suis pas le seul, pas le premier, et certainement pas le dernier, à lancer un cri d’alarme en ce qui concerne la prévention, l’information en matière de VIH, des hépatites et des IST (Infections Sexuellement Transmissibles) et le soutien aux personnes incarcérées touchées par ces virus en prison. Je vous avoue que je ne sais pas ce qui se passe dans les autres prisons. Mais ici, à la maison d’arrêt de la Santé, c’est un véritable sentiment d’abandon que personnellement, je ressens. J’irai même jusqu’à dire qu’on en a fichetrement rien à faire. Les associations expliquent que c’est à cause du manque de volonté de l’Administration pénitentiaire et du responsable des intervenants extérieurs du SPIP et ces derniers rejètent la faute sur les associations. Je ne cherche pas à jeter la faute sur qui que ce soit, seulement pour reprendre une expression d’une personne incarcérée malade du Sida, en attendant, « On crève en silence » et je rajouterai « dans l’indifférence la plus totale ».
Au milieu de l’année 2007, à la visiteuse de l’association AIDES qui venait me rendre visite, après de nombreuses demandes de ma part, et sans aucune régularité, je lui avais signalé que tant que cette situation ne changerait pas, je n’accepterai plus ses visites. Pour seule réponse, je n’ai plus jamais eu de ses nouvelles. Je ne sais même pas si elle l’a signalé à ses responsables du Groupe Prison de l’association AIDES.
L’acceptation de cette situation à la maison d’arrêt de La Santé est scandaleuse et n’honore vraiment pas la mémoire des militants et militantes ayant créé(e)s l’association Aides et les association de lutte contre le sida en général. A bon entendeur, salut !
Didier Robert,
Une personne incarcérée malade du SIDA, du VHC,
et j’en passe et des meilleurs.
L’association AIDES a souhaité apporté un éclairage suite à ce témoignage. Voir au l’article au lien suivant : http://www.prison.eu.org/article.php3?id_article=10942