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(2008) Un directeur de prison jugé après le suicide d’un détenu en 1999 ?

Mise en ligne : 6 juillet 2008

Texte de l'article :

Un directeur de prison jugé après le suicide d’un détenu ?

Pour la première fois, l’ancien directeur de la Santé est considéré comme pénalement responsable de n’avoir pas empêché le drame. Le parquet a fait appel.
C’est une première. L’ancien directeur de la prison de la Santé Alain Jego et l’Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP) sont renvoyés en correctionnelle pour « homicide involontaire » dans l’enquête sur le suicide d’un détenu en 1999 à la maison d’arrêt parisienne.

« L’administration pénitentiaire (AP) est légalement responsable de l’intégrité physique et psychologique des personnes qui lui sont confiées », rappelle Patrick Marest, porte-parole de l’Observatoire international des prisons (OIP). Il dit espérer que l’AP « tirera toutes les conséquences » de ces poursuites « en s’interdisant de placer en quartier disciplinaire des détenus pour lesquels il y a un doute sur le plan psychologique ».

Kamel K. s’était suicidé avec sa ceinture le 24 mai 1999 dans le quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de la Santé, où il avait été placé quelques jours plus tôt à la suite d’une bagarre avec un codétenu. Quelque mois auparavant, le détenu, qui avait des antécédents psychiatriques, s’était automutilé lors d’un premier placement à l’isolement.

Défaut de coordination

Alain Jego se voit reprocher de ne pas avoir pris toutes les mesures nécessaires avant le placement de ce détenu dans le quartier disciplinaire. Le code prévoit notamment que les détenus ne peuvent garder aucun objet (comme une ceinture) pouvant permettre ou faciliter un suicide. Il est reproché à l’AP-HP, un défaut de coordination dans le suivi médical du détenu.

Le parquet avait à l’origine classé l’affaire mais la famille du détenu avait porté plainte, provoquant l’ouverture d’une information judiciaire. Mercredi, le parquet de Paris a immédiatement fait appel devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel qui contrôle le travail des juges. L’affaire devrait être examinée dans les deux mois, a indiqué le parquet général.

Source : Le figaro