Suicide d’un surveillant à la maison d’arrêt de Luynes,
le 15 avril 2009
Un surveillant s’est suicidé dans la nuit de mercredi à jeudi à la maison d’arrêt de Luynes près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a-t-on appris auprès de l’administration pénitentiaire.
Une enquête judiciaire est en cours, a-t-on ajouté de même source, se refusant à fournir toute autre précision.
Selon des communiqués syndicaux, le surveillant âgé de 34 ans s’est suicidé avec son arme de service sur son lieu de travail, au mirador, comme son collègue de Fresnes (Val-de-Marne) dimanche dernier.
Il s’agit du neuvième suicide d’un membre du personnel de l’administration pénitentiaire depuis le début de l’année, soulignent-ils.
"Nous sommes choqués, il y a un malaise certain dans les prisons", a déclaré à l’AFP le secrétaire régional de l’Ufap, principal syndicat des gardiens de prison.
"D’après les premières informations, ce surveillant n’a pas montré de signe particulier hier ou dans les jours précédents", a-t-il ajouté, notant que le dernier suicide d’un surveillant à Luynes remonte à 1993.
"Ce suicide marque une nouvelle fois la fragilité et la souffrance de bon nombre de nos collègues", souligne le Syndicat national pénitentiaire FO en lançant "un cri d’alarme à la ministre de la Justice devant autant de détresse chez les personnels de l’administration pénitentiaire".
"Comment un jeune fonctionnaire de 34 ans a pu en arriver là après six ans d’administration ?", s’interroge le bureau local de la CGT pénitentiaire.
Dans un communiqué séparé, la CGT pénitentiaire nationale "s’inquiète et s’interroge sur une probable +sur-suicidité+ dans notre profession", estimant que "les conditions de travail très dégradées, les horaires difficiles et la surcharge de travail importante altèrent gravement la santé de personnels" affectés par "les conditions indignes de détention".
Mercredi, dans son premier rapport annuel, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté nommé en juin 2008, Jean-Marie Delarue, a dressé un panorama sans concession de "l’arbitraire" que subit "la France captive" dans les 5.800 lieux d’enfermement de l’Hexagone.
Source : Le Point