À propos de la mise en place de la formation des E.R.I.S.
par d’administration pénitentiaire
BAN PUBLIC, association française Å“uvrant pour le respect des personnes détenues et de leurs familles et pour la réinsertion (http://www.prison.eu.org) tient à protester avec la plus vigoureuse énergie à l’occasion de la mise en place de la formation des Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité (ERIS), corps de surveillants de prisons créé récemment en France (février 2003).
Alerte au niveau du Conseil de l’Europe
Circulaire de mise en place des ERIS
Composées de surveillants de plusieurs prisons, ces ERIS ont comme mission d’intervenir « cagoulés » pour effectuer des d’opérations « coups de poing » afin d’assurer la sécurité. Avant même le début de la formation de ces équipes, qui débute ce jour, des dérapages ont déjà commencé. Intervenant comme des commandos, entraînés et préparés psychologiquement à venir à bout de toute résistance, et couverts derrière l’anonymat, ils se sont livrés, depuis le mois de mai dernier, à des excès de zèle dans les quartiers d’isolement de trois prisons (Bois d’Arcy, Lannemezan et Clairvaux).
Témoignages sur les interventions des cagoulés
Alors même que, déjà , règne dans les prisons de France, un climat de violence et de non droit, il nous est particulièrement insupportable, dans la Patrie dite « des Droits de l’Homme » de constater que nos gouvernants en reviennent à des méthodes rappelant les heures les plus noires de notre histoire. De tels agissements auraient lieu dans des pays non démocratiques, on aurait crié au scandale et appelé les gouvernants au respect des Droits de l’Homme : ils ont lieu de surcroît dans un pays européen engagé envers ses partenaires à respecter les droits fondamentaux de la personne humaine. La création de ces ERIS donne l’exemple d’une politique répressive et régressive contraire à toutes les normes que le Conseil de l’Europe tente laborieusement de mettre en Å“uvre pour améliorer le système pénitentiaire. Il est aussi une souillure pour le métier des surveillants de prisons.
Cette décision du Ministre de la Justice est « une honte pour la République » (sous-titre du rapport sénatorial sur les prisons de l’an 2000) et c’est au nom de cette République que nous lui demandons instamment de retirer un projet, source inévitable et permanente, à l’avenir, d’abus et de violation de la dignité dans les prisons.
Paris, le mardi 2 septembre 2003
Pour le C.A. de BAN PUBLIC