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"AGUA" "L’EAU" "WATER" "WASSER" "ACQUA"

Mise en ligne : 10 juin 2003

Dernière modification : 20 août 2003

Texte de l'article :

À l’origine de l’homme, des guerres ont vu le jour pour la possession du feu, puis de telle ou telle autre caverne. Bien plus tard, ce furent le pétrole, les matières premières et de premières nécessité.

Enfin, ou plutôt hélas, ce furent les armes jusqu’à la bombe nucléaire, puis la course à l’Espace.

Chaque fois, à chaque découverte, c’était la richesse et/ou la puissance assurées pour le premier.

Ces courses vers le profit font oublier la voie de la raison, de la sagesse ; celle qui voudrait que l’on pense d’abord au bien-être de tous.

Les grands profitent et exploitent les petits. L’Afrique spoliée aux temps "béni des colonies". Les dictatures de tous poils, les esclavagistes de tous acabits, etc. ...

Comme le dit David Hume : « De la répétition d’un fait, on ne peut inférer aucune loi. » Pourtant des hommes, des scientifiques ou des gens qui ont cette subtile conscience de notre trajet, de notre évolution future, appellent, tirent la sonnette d’alarme, interrogent.

Qui écoute ? Le profit est là ; on verra plus tard ....

Aujourd’hui, en faisant la vaisselle, en lavant la voiture, en arrosant le jardin, qui s’interroge, qui se dit que peut-être, même sûrement, l’eau sera dans quelques années un bien précieux.

L’eau sera l’objet prépondérant des guerres. C’est sans doute pour cela que certains États y pensent déjà, à moins que ce ne soit pour déterminer qui en sera le dépositaire, le maître ou encore afin de mettre en place une grille de prix.

Nous pouvons dès à présent perfectionner nos armes, plutôt que nos réseaux de retraitement.

En attendant, regardons nos rivières, nos fleuves pollués, nos robinets, nos vannes fuir 24 heures sur 24. Et si nos robinets, nos vannes en tous genres, nos rivières, nos fleuves, etc. ... étaient à sec.

« Nous avons marché si longtemps, nous sommes venus de si loin, en famille, armés de bidons : la rivière est à sec ; notre planète est devenue un désert, plus une goutte d’eau. »

« Non, c’est un cauchemar.... »

Mais je pense à ces femmes "Dogon" (Mali) qui partent à 4 heures du matin et font 25 kilomètres pour aller puiser leurs 20 litres d’eau pour la journée et pour leur famille. Saurons-nous faire cela ?

« Femme, porte l’eau, porte la vie » , chante Noa en parlant des femmes de son Afrique natale.

Comme toujours, je me sens pessimiste. Les États ont créé des groupes de réflexion, on réfléchit aux façons d’apporter l’eau au pays. Quels vont être les premiers touchés ? ( devinez lesquels ? Tiens, pourquoi pas l’Afrique ?) C’est vrai, on leur a déjà tout pris.

Tout le monde s’accorde à dire que l’eau doit être comme l’air, gratuite. En voyant ce qu’elle coûte actuellement, cela me fait sourire. En fait, la question doit être : « comment allons-nous les faire payer ? » D’une part l’eau mais aussi son retraitement.

Pourtant il y a, il y eu Kyoto, le 17 mars 2003 : premier Colloque Mondial sur l’eau (normal : la baie d’Osaka est l’une des plus polluées). Dommage pour ce colloque, dommage pour la diffusion mondiale de cette prise de conscience. Le 17 mars 2003 était la date ultimatum fixée par G.W.Bush à Saddam Hussein ... Avons-nous vraiment perdu quelque chose ? Qu’a-t-on décidé à Kyoto ?

Rien ... Il n’y a pas urgence, j’ai de l’eau au robinet, oui ; pour combien de temps encore ? À quand le prochain colloque mondial ? À quand la prochaine prise de conscience ?????

Jean-François DUDOUÉ
Mai 2003