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Allaix André MC Moulins ; QD, le 13/12/03

Mise en ligne : 10 janvier 2004

Texte de l'article :

Allaix André
MC Moulins ; QD, le 13/12/03

Mon frère d’arme, M. Cyrille a pu me faire parvenir le courrier qu’il vous a adressé. "Même là où l’on croit ne pas pouvoir... il y a toujours un moyen !" Cette petite phrase me rappelle celle-ci de Jean Jaurès "Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience"

Je crois qu’il est inutile de vous faire savoir que moi aussi j’ai eu droit au traitement de faveur dès notre reddition. 17 jours sont passés, j’ai toujours des séquelles plus ou moins importantes. je vous joins un double du certificat médical que m’a donné le médecin chef le 25 novembre 2003. Car moi aussi, l’on m’a refusé le pasage d’un médecin le soir même. Normal, j’avais le visage tuméfié et le corps plein d’hématomes. Et en plus, comme de coutume, j’étais dénudé. La médecin chef n’a pas préconisé d’ITT, quelques jours plus tard nous étions examinés par des médecins légistes (cités par le proc !), ceux-ci me parlent d’une vingtaine de jours ! ! ! Ils n’ont blessé que mon physique, pas de chance pour eux je suis un garçon assez solide, no comment !

La plupart de mes correspondances sont retenues sous me motif : "contient des allégations mensongères pouvant nuire à l’AP" Ces courriers étaient adressés à l’OIP mais aussi à ma mère.

Je pense que mon ami vous a très bien expliqué le motif de cette prise d’otage, mais j’aimerais rajouter que quand j’ai ouvert les ateliers, pas mal de détenus soi-disant "respectables" m’ont tué du regard. Quelques jours plus tard, par le biais de nos avocats, nous apprendrons que 7 détenus ont déposé défavorablement contre nous deux. Et en ajoutant que si nous allumions le feu, ils nous enterreraient à coups d’extincteur. Et surtout, une fois les autorités présentes, quand nous demandions si quelqu’un avait quelque chose à leur dire, que des bruits de "pas", rien d’autre. Ces bruits de pas étaient ceux des membres du GIGN.

Mais malgré cela, je ne lâche pas. Rien n’est impossible, alors exigeons-le.

Une très forte pensée à l’ami Yaya, désolé pour le manque d’écrit, mais le coeur y est. Sincèrement. tiens peut-être me liras-tu ? Mika, fais pas le con, c’est pour bientôt. Et un respect, une amitié (même si l’on ne s’est pas beaucoup parlé, je cause pas beaucoup) à Régis, Michel et l’diable de Tasmanie, Christophe, et à tous ceux qui galèrent et qui combattent.

Dédé