APPEL A TÉMOIGNAGE suite au décès d’ÉRIC BLAISE
Appel rédigé par la famille et les parents d’Éric BLAISE, suite à son décès survenu dans des conditions mystérieuses le dimanche 13 novembre au bâtiment D1 de Fleury-Mérogis.
Rappel des faits et chronologie des événements reconstitués d’après les déclarations du substitut, des témoins et de la famille, ainsi que de la lettre rédigée par Éric avant sa mort :
Éric Blaise a été arrêté le mercredi 9 novembre à EPINAY en compagnie d’un de ses frères et de deux copains. Ils avaient un peu bu et s’amusaient à tirer sur des canettes de bière à l’aide d’un simple pistolet à billes. Après les nuits chaudes des banlieues, des habitants avaient, semble-t-il, appelé la police. Le frère d’Éric et un de ses copains furent libérés après 24h. de garde à vue. Éric et son copain passèrent en comparution immédiate après une garde à vue de 50h. : le copain fut condamné à 3 mois de prison avec sursis et 5 ans de mise à l’épreuve ; Éric fut condamné à 4 mois de prison dont 2 ferme et 18 mois de soins pour alcoologie. Après sa condamnation Éric aurait été transféré à Fleury-Mérogis. Il y serait arrivé le samedi 12 novembre à 0h40. Le samedi après midi, il n’aurait pas voulu regagner sa cellule et aurait été remis de force dedans. Là il aurait tout cassé. Un médecin et les pompiers seraient intervenus selon les déclarations du substitut.
Dans une lettre écrite samedi Éric déclare : « (...) Le juge m’a dit que j’étais là pour 4 mois, mais si je ne fous pas le bordel j’en ai pour 2 mois...je ne bois plus une goutte d’alcool et je ne m’en porte pas plus mal. En prison, aujourd’hui samedi, il me donne des médicaments pour que ça continue (...) ». Ses parents ne comprennent pas le ton plutôt calme et raisonné de cette lettre qui ne cadre pas avec la suite des événements. Éric est retrouvé mort le dimanche 13 novembre à 7h du matin au quartier disciplinaire où il avait été placé. Ses parents sont avertis vers 17 h par un appel téléphonique leur apprenant que leur fils va être autopsié. Malgré ses demandes, la famille ne sera admise à voir le corps que le mercredi 16 novembre à 11h au funérarium de Ste Geneviève-des-Bois. Les vêtements d’Éric seront remis à sa tante le jeudi 17 après avoir été lavés consciencieusement et pliés. Le substitut déclarera à la famille qu’Éric est mort d’un oedème cérébral après s’être cogné seul dans sa cellule. La famille n’a reçu aucun rapport ou renseignement par écrit concernant l’incarcération d’Éric : nom de la prison, numéro du bâtiment, étage, numéro d’écrou. Sur le plan médical aucun rapport sur les médicaments donnés à Éric, le nom du médecin, le rapport d’autopsie. Aucune réponse aux questions des parents...Pourquoi les pompiers sont-ils venus ? Éric a-t-il été surveillé... Était-il inconscient après les coups qu’il s’est soi-disant donné ?
Aujourd’hui ses parents, sa famille, ses proches, ses amis veulent connaître la vérité : de quoi et pourquoi Éric BLAISE est-il mort ?
Ils lancent un appel pour que tous ceux qui l’ont vu ou approché, médecin, pompiers, gardiens, détenus témoignent. Une plainte a été déposé pour connaître la vérité. Ses parents et ses proches en ont besoin pour pouvoir faire leur deuil.
Quelques mots sur Éric : Éric était un jeune d’Aubervilliers. Il travaillait dans la navigation fluviale, comme son papa. Il avait ses moments de faiblesse et picolait un peu avec ses potes pour faire la fête. Éric était aussi un héros à sa manière. Il avait aidé avec des voisins un couple de SDF à s’installer dans une caravane. Il passait les voir régulièrement. Un soir la dame était tombé dans le canal... elle ne savait pas nager et coulait à pic. Éric n’a pas hésité une seconde : il a plongé et a réussi à la ramener sur le bord. Connaissant la passion de son père pour les armes de collection il lui offrait de temps en temps des cadeaux... il aimait la vie, les animaux qu’il confiait à ses parents. Il est mort pour un pistolet à bille, vendu en vente libre.
Contacts : Tél. de la famille : 06.73.90.98.51