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AVEJ (Aide aux Victimes d’Erreurs Judiciaires) : A tous ceux que l’injustice insupporte

Mise en ligne : 1er juin 2006

Dernière modification : 15 août 2010

Texte de l'article :

AIDE AUX VICTIMES D’ERREURS JUDICIAIRES
AVEJ
33 Place de la libération
59660 Merville
E-mail avej@wanadoo.fr

EB
Secrétaire

à

Au Peuple de France, pays des Droits de l’Homme et du Citoyen

Mr Clément
Garde des sceaux, Ministre de la Justice

Mr Vallini
Député, Président de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau

Mr Derosier
Président du Conseil Général du Nord, Député, Membre de la commission d’enquête Parlementaire

Mesdames et Messieurs les membres de la commission d’enquête Parlementaire

Mesdames et Messieurs les journalistes

Maître Florand, Président du Groupe Mialet

Monsieur François Bes, Président de l’OIP

Monsieur Denis Seznec, Président de France Justice

Ban Public

A tous ceux que l’injustice insupporte

Merville le 21.05.2006

Mesdames, Messieurs,

Dans quelques jours maintenant, la commission d’enquête sur le désastre judiciaire d’Outreau rendra son rapport. Nul doute que vous aurez bien travaillé, sur les causes de ce fiasco, dont l’évidence s’est imposée aux yeux de tous.

Ce camouflé n’est hélas pas un cas isolé, en effet, alors même qu’au premier procès dit « d’Outreau » une experte psychologue se voyait récusée au motif de défaut d’apparence d’impartialité, comment expliquer alors que quelques mois après ce drame humain, d’autres personnes furent condamnées au vu des rapports d’expertise de cette même experte : Madame Gryson !

Allez vous lui permettre longtemps de sévir, elle dont l’impartialité est plus que douteuse ?

La partialité d’une experte, ne serait elle reconnue et ses conclusions écartées uniquement par la présence de la presse et de la médiatisation qui en a suivie ?
La presse aurait elle une telle influence sur la justice de notre pays ?

Dans « L’express » du 12/09/1996, nous serons édifiés de lire, « Marie Christine Gryson psychologue responsable d’une structure d’accueil aux victimes à Hazebrouck (Nord) voudrait qu’on fasse appel systématiquement à deux ou trois experts, nous disposons d’une méthodologie fiable pour déterminer si un gosse dit la vérité.......... »

Après ses conclusions sur l’affaire d’Outreau, cela fait frémir d’effroi.

Bien sur, dans certains cas où cette experte est intervenue, il y avait des coupables, c’est l’évidence même, mais il est légitime de se poser la question, a-t-elle de par ses expertises contribuée à faire condamner des innocents ? Mais, n’en faisons pas un bouc émissaire, elle n’est pas la seule à être intervenue dans cette horreur judiciaire.

D’autres experts qui on l’espère n’ont pas tous rendus des expertises de femme de ménage..., de très nombreux magistrats (plus de cinquante) sont intervenus dans ce dossier, ont-ils agi avec légèreté uniquement dans cette affaire ?

Que dire, des condamnés, qui ont eu à faire à ces mêmes acteurs judiciaires, et qui continuent à hurler haut et fort leur innocence, à qui l’on refuse les libérations conditionnelles, à qui l’on refuse des remises de peine, à qui l’on refuse des aménagements de peine....au motif qu’ils ne reconnaissent pas les faits reprochés, qu’ils continuent de clamer leur innocence.

 Et si le désastre d’Outreau n’était que l’arbre qui cache la foret ?

Judiciairement, ils sont coupables car condamnés, mais ne sommes nous pas en droit de se poser légitimement la question, le sont ils vraiment ? Tout a-t-il été fait dans les règles de l’art, les dés n’étaient ils pas pipés d’avance ?

Croyez vous que c’est de gaieté de cœur qu’ils renoncent à une liberté anticipée, à ces RPS (remises de peine supplémentaires) qui les feraient sortir plus vite de l’enfer carcéral ? Qu’ils laissent leur famille dans la misère faute de revenu, que leurs proches et eux-mêmes ne vivent pas douloureusement cette séparation, pensez vous qu’il soit facile de prolonger son séjour en prison pour clamer son innocence, parce qu’ils refusent après les jugements de reconnaître ce qu’ils n’ont pas commis ? Evidemment cela interpelle.

Ils payent très cher leur liberté d’expression, leur liberté de penser, le fait de sauver ce qu’il reste de leur honneur.

 Quiconque a été emprisonné pour une affaire de mœurs vous répondra par la négative, vous décrira comment ils sont considérés là bas, comme des sous hommes, subissant violences, brimades...
 

Loin de moi l’idée d’en faire systématiquement des innocents, de profiter de l’affaire d’Outreau pour entrouvrir une brèche, mais la justice suprême ne commande t elle pas que l’on se penche sur ces cas, pour au moins vérifier que des dysfonctionnements n’ont pas eu lieu ? Pour dissiper les nombreux doutes qui existent sur ces dossiers, où sont intervenus les acteurs judiciaires d’Outreau.

Que risquez-vous ? De quoi auriez-vous peur ? Vous auriez tout à y gagner.

Monsieur Derosier, vous qui dans le magazine « LE NORD » criez haut et fort « Il faut préserver la présomption d’innocence », ces condamnés qui ont été bafoués dans ce droit, je compte sur votre pugnacité d’homme du Nord pour faire rétablir à leur encontre une justice juste, qui sache reconnaître les éventuelles erreurs qu’elle aurait commises. Je vous en supplie, faites réexaminer les dossiers douteux, même s’il n’existe qu’un innocent condamné à tort, rendez lui son honneur.

Les Français ont droit à la vérité.

E.B.
SECRETAIRE DE L’AVEJ

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