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BZH KAD - Communiqué de Presse

Mise en ligne : 30 septembre 2002

Dernière modification : 15 août 2010

Texte de l'article :

HALTE AUX JURIDICTIONS D’EXCEPTION !

D’ici quelques jours les premiers prisonniers politiques Bretons
entameront leur 4ème année de détention « provisoire ».Aucun des sept
n’a été jugé. Autant dire qu’ils ont déjà été condamnés sans procès.

 

CA SUFFIT !

De nombreuses organisations politiques, des citoyens Bretons et
d’ailleurs, des personnalités et des élus se sont émus de leur sort et
ont réclamé à plusieurs reprises dans la rue ou par voie de presse
leur remise en liberté. La Ligue des Droits de l’Homme de Flandres, le
ministre des affaires étrangères du gouvernement Flamand lorsque la
Belgique présidait le Parlement européen, ont fait part de leurs
réserves face à cette situation de plus en plus insupportable.

A eux tous ces prisonniers ont effectué plus de 16 années de
détention « provisoire » sans aucune forme de jugement et sans aucune
perspective de procès rapide. Leurs familles et avocats doivent
effectuer des centaines de kilomètres pour les voir rapidement, ce qui
leur occasionne des frais immenses. La France est réguliérement
condamnée par la Cour Européenne des droits de l’homme, pour procédure
trop longue : une quarantaine de fois en 2001, et 44 fois depuis le
début de cette année.

 

Malgré l’avis du procureur en charge de son dossier, le militant
indépendantiste Breton Gaël Roblin est toujours maintenu en détention.
Le procureur lui-même estime dans ses réquisitions écrites qu’il n’y a
aucun élément justifiant la poursuite de son incarcération. Le juge
d’instruction, lui, met en avant dans ses écrits pour demander le
maintien de Gaël Roblin en détention, « l’influence incontestable de
Roblin au sein du mouvement indépendantiste ». Quant à Gérard Bernard
l’ordonnance de rejet de demande de mise en liberté est motivée par « 
sa volontée affichée de poursuite de cette lutte culturelle, politique
et syndicale » (Chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris). En
effet Monsieur Bernard fait partie du comité CGT de Lutte pour
l’Emploi du pays de Lorient.

Il nous semble donc parfaitement établi que nous nageons là en plein
délit d’opinion pour ne pas dire en plein délit de militantisme. Ces
deux exemples illustrent bien le caractère politique de cette
détention provisoire. Nous nous devons de réagir pour que cesse cette
situation arbitraire, symptomatique au delà du cas individuel de
Roblin et Bernard, du traitement qui est réservé depuis plus de deux
ans aux prisonniers politiques Bretons détenus en région parisienne.
Rappelons qu’en décembre 2001 la Ligue des Droits de l’Homme par la
voix de son porte-parole Michel Tubiana affirmait que l’ensemble du
traitement des procédures à l’encontre des militants indépendantistes
Bretons se situait « aux limites de l’arbitraire ». Cette limite nous
semble désormais franchie.

 

Si nous pensons que l’incarcération de sept militants Bretons est une
conséquence de la situation politique en Bretagne, nous n’en sommes
pas moins conscients que l’allongement des procédures qui nous conduit
à la situation d’aujourd’hui, où des juges tout puissants se payent le
luxe de maintenir officiellement quelqu’un en détention en raison de
son engagement public et légal, est également dû au fait que cette
législation d’exception (contestée tout de même par le Syndicat de la
Magistrature qui demande son abrogation !) rogne de plus en plus sur
les libertés publiques afin de contrôler et réprimer toute forme de
contestation politique et sociale.

Quelle que soit notre opinion sur la pertinence de leurs choix
politiques il ne nous semble pas acceptable que quelqu’un soit privé
de liberté en raison de ses idées .

 

· la liberté pour les prisonniers politiques Bretons

· l’abolition des juridictions d’exception

· la suppression des lois sécuritaires

 

Premiers signataires : CARB Guingamp, Collectif de femmes, Comité
Breton pour la Démocratie et les droits de l’homme, Debarae, Jes
Futuro-Fédération Anarchiste, LCR 22, 100% à gauche Guingamp, SLB
(Sindikad Labourerien Breizh), Treger Disuj, UDB Guingamp