11 novembre 2003Je voulais vous écrire dans le but de vous faire part de ma tristesse et de mon impuissance à venir à l’aide à une personne souffrant de troubles psychiques que j’ai accompagnée depuis le début de son internement ( Lantin ) jusqu’à son envoi peut-être sans retour à Paifve ...
En effet , tout ce que j’ai réussi à construire pour aider le prisonnier au fil des ans a été détruit à l’E.D.S : que ce soit les ponts que j’ai établis avec des centres de santé mentale, des visites chez des psychiatres, des formations ou du suivi même de la personne que l’on a laissé sans soins suffisamment longtemps pour que son état et ses relations affectives se détériorent comme si on voulait prouver qu’il était irrécupérable. Un gardien m’a confié qu’on les laissait sans médicaments pour voir leur vraie personnalité !!!
Je vous laisse juger des conséquences pour des personnes qui ont des maladies chroniques qui brouillent leur vision du réel...La directrice m’avait confirmé que le suivi du prisonnier était difficile car il était souvent puni et isolé... Ils ont été jusqu’à l’encourager à ne plus me voir et cela a réussi ...
Malgré toutes mes actions (intervention auprès du Procureur du Roi, 2 transferts en Clinique : 2 échecs - hélas - comme cela arrive souvent dans ces cas, interventions auprès des médias et condamnation en référé etc..), la situation n’a pas changé et les droits les plus élémentaires d’un individu ne sont pas respectés : pas de soins adéquats et donc pas de réinsertion future, pas de vie donc ; il serait moins cruel d’appliquer la peine capitale que de traiter les gens comme cela...
Pouvez faire quelque chose pour que ce massacre s’arrête ?
Merci de me répondre,
Alexandra Curcic, trad.juréé.
