Ce 18 mai
Arno Vannier a atteint les 29 mois de détention "provisoire" !!!
29 mois de détention « provisoire » pour le militant indépendantiste breton Arno Vannier : la justice française condamne à de la prison ferme sans procès.
Le 14 décembre 1999, Arno Vannier était arrêté par la police politique de la gauche plurielle. Il est en détention « provisoire » depuis le 18 décembre. Il vient donc d’accomplir 29 mois de prison, sans qu’aucun tribunal lui ait jamais infligé une telle peine...
Voici deux extraits de lettres que ce militant indépendantiste breton a écrites. Tout commentaire serait superflu.
Note : le dossier d’Arno Vannier est suivi par Maître Gérard Tcholakian, du Barreau de Paris, et Maître Ronan Appéré, du barreau de Brest.
Ce 21 décembre 2001
Convocation à la chambre de l’instruction due à l’appel effectué sur la prolongation de la détention provisoire du J L D (juge de la détention et des libertés) le 5 décembre 2001
Présidente Mme .......
Avocate générale Mme.......
Mes avocats Mtres Tcholakian et Appere sont présents
Voici donc comment cette chambre refuse mon appel
« Qu’au regard de ce type de délinquance et de l’attitude de l’appelant au cours de l’information, laquelle laisse présumer son enracinement dans cette organisation, sa détention est, en l’état, l’unique moyen d’éviter une concertation frauduleuse avec ses complices, notamment avec Paskal Laizé, qui le met en cause, ainsi qu’avec Christian Georgault, chef présumé de cette organisation, toujours détenus dans cette procédure, ce d’autant qu’il envisage de vivre avec la fille de ce dernier. »
(commentaires d’Arno)
Type de délinquance : les délits sont traités en correctionnelle. On devrait donc parler ici de criminalité. Je pense que ce lapsus révèle bien que "le recel de vol" devrait être traité en correctionnelle . Eviter une concertation frauduleuse avec (...) Laizé et Georgeault. Les deux étant en prison, c’est ridicule. Il envisage de vivre avec la fille de ce dernier. Là c’est carrément écœurant !!
« Me revoilà pour te raconter brièvement ma sale journée. J’étais convoqué aujourd’hui pour une confrontation au bureau de Thiel (note : juge d’instruction à la tristement célèbre XIVème section du parquet de Paris). Juste avant de monter au bureau du juge, les gendarmes me disent que je ne peux pas monter avec mes lacets à mes chaussures. Je leur dis qu’ils abusent de leurs pouvoirs et que j’ai déjà vu le juge à de nombreuses reprises, qu’il me connaît et qu’il n’y a pas de problèmes. Les gendarmes commencent à s’énerver, je leur dis d’appeler le juge qui, j’en suis certain, me permettra d’être décent devant lui. (il était 10 h du matin). Les gendarmes sont partis et ne sont jamais revenus. En début d’après-midi, je demande à un surveillant de l’administration pénitentiaire d’appeler au bureau du juge pour savoir ce qu’il se passe. A 14h30, il revient en l’annonçant que le juge ne veut plus me voir. (Cela doit faire partie de leurs visions personnelles de la présomption d’innocence). Je suis dégoûté et je trouve cela lamentable car je suis certain que le juge va se servir de cela pour dire que je bloque la procédure.
Et voilà que pour une sombre histoire de lacets, ce sont encore plusieurs mois qui vont s’écouler. C’est une histoire ridicule quand on regarde la gravité des faits qui me sont reprochés mais, bon, si je me présentais en tong, quelle serait la réaction du juge ? Il faut quand même noter la réaction d’un surveillant de l’Administration Pénitentiaire qui a assisté à la scène : « Je n’ai jamais vu cela, le minimum, c’est quand même d’être présentable devant le juge » (sic). (...) Je ne suis pas particulièrement fier de cet incident car il n’y a rien de bon là-dedans, seulement constater une nouvelle fois la conception d’égalité devant la justice des citoyens. »
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole,Claude Le Duigou.