Ce n’est pas le printemps pour tout le monde
Multiplication des évasions spectaculaires, progression des agressions en tout genre, poursuite des suicides, augmentation du nombre de détenus le printemps carcéral ne brille malheureusement pas pour tout le monde…
L’augmentation du nombre de détenus n’a pas uniquement pour cause, la récente application des dernières lois de l’actuel ministre de l’intérieur. Cette augmentation s’explique également par la durée des peines qui ont tendance à augmenter ; Ce constat est dressé par les observateurs du monde judiciaire. De surcroît les libérations conditionnelles sont accordées au compte goutte. Certains magistrat ont tendance effectivement à privilégier le plus au détriment du soit, pourtant prévu par le code de procédure pénale ; En effet, un détenu pour faire valoir une réduction de peine doit justifier d’une indemnisation de sa victime, d’un travail ou d’une formation et parfois d’un suivi médical, ces conditions unitaires sont désormais ajoutées généralement… Dans une société loin du plein emploi, il est difficile à un détenu de s’insérer de sa cellule… « Ce détail » est souvent ignoré…
A l’heure actuelle, près d’un détenu sur deux souffre de troubles psychiatriques, un autre constat s’impose : sans négliger les compétences des professionnels de la pénitentiaire, ces derniers sont bien démunis les week-ends notamment pour faire face à une population en proie à bien des problèmes. Dernièrement, un jeune détenu a mis fin à ces jours le samedi de pâques dans une maison d’arrêt en Saône et Loire, cet exemple illustre une certaine inertie. Afin de fléchir la courbe des suicides quelques mesures ont déjà été prises, par exemple : la mise en place d’un service « écoute détenus » par la croix rouge (Dans un nombre limité d’établissements pour l’heure) depuis trois années déjà. Un service qu’il convient de démultiplier dans l’ensemble des prisons de l’hexagone…
Souvent évoqué, le sens de la peine, mais quelle sont les notions et le contenu de ces deux termes pour un quinquagénaire interpellé pour ivresse sur la voie publique et condamné à deux mois de prison ferme ?
Depuis longtemps déjà les problèmes ci-dessus sont évoqués… Avec sérieux, lorsqu’il s’agit de rapports des commissions parlementaires mais quelle sont les suites à ces documents ? Néanmoins, ils demeurent d’excellents documents de référence ! Rendons à César ce qui appartient à César… Après les présidentielles de 1974, Madame Hélène D’Horlac occupa les fonctions de secrétaire d’Etat à la condition pénitentiaire auprès du ministre de la justice-garde des sceaux Monsieur Jean Lecanuet ??? Il est vrai qu’à l’époque, les mouvements des prisonniers avaient d’autres incidents sur l’opinion publique et les dirigeants que l’actuelle situation.
Saluons le rapport d’un député des Ardennes Monsieur Jean-Luc Warsmann prônant des peines de substituions à l’enferment (bracelet électronique, développement des peines d’intérêt général etc…) afin de soulager les effectifs carcéraux… Des suggestions reprises par l’actuel Ministre de la justice garde des sceaux Monsieur Dominique Perben.
Une autre doléance demeure : celle de la participation et de la conversation des détenus dans l’ensemble des structures de réflexion concernant le devenir, le sens des peines, et de la prison mais aussi de la réinsertion. Le prisonnier partenaire de la pénitentiaire… Un thème à méditer et qui s’inscrit dans l’actuelle campagne lancée sous l’égide du Ministère de la justice « la prison change – Changez là avec nous ».
Daniel
Engagé dans une association de réinsertion
Travailleur social
Chalon sur Saône