Inspiré du Claude Gueux de Victor Hugo, le Claude de Robert Badinter et Thierry Escaich a une histoire un peu différente. Ce Claude a existé, les archives judiciaires de Troyes ont conservé son dossier, Robert Badinter l’a lu et relu. Claude est un ouvrier de la Croix-Rousse, qui mène une vie laborieuse et heureuse avec sa compagne et sa petite fille. Pour elles, pour lui, il refuse la misère à laquelle le condamne son patron, qui licencie ses ouvriers pour mettre des machines anglaises à leur place, nouvelle technologie de l’époque. On ne délocalisait pas alors, on dépersonnalisait. Claude, avec tant d’autres canuts, prend son fusil et court aux barricades. Condamné à 7 ans de réclusion, il est enfermé à la prison atelier de Clairvaux. Son amour du métier et sa haine de l’injustice, font de lui un personnage charismatique pour les détenus de Clairvaux ; le directeur de la prison veut le briser, le séparant par exemple de son ami le plus précieux, Albin. Enchaînement de l’injustice et de la violence : Claude tue le directeur. Il sera lui-même guillotiné.