Ce 8 octobre, devant la Cour de Cassation, est présente le recours contre la décision d’extrader Juan-Mari Olano, porte-parole de Gestora Pro Amnistia. Le 31 octobre 2001, 13 membres du mouvement de soutien aux prisonniers politiques basques, ¦ouvrant des deux cotes de la frontière qui balafre l’Euskadi, avaient été arrêtes dans l’Etat espagnol. Le 3 décembre, dans l’attente de statuer sur une demande d’extradition de I’Audiencia Nacional, l’Etat français jetait Juan-Mari Olano en prison. Le 8 mars, une première exposition des motifs présentes a la " justice " française se signala par son inconsistance ; pas de faits, pas de dates, pas de lieux qui puissent justifier l’accusation selon laquelle l’appartenance de Juan Mari Olano a Gestora pro Amnistia en ferait un acteur d’ETA. Le 28 juin, la Cour d’Appel de Pau entérinait cependant la demande d’extradition de Madrid. Aucun fait nouveau n’avait été précise et argumente. Juste, au détour de la nouvelle croisade " anti-terroriste ", ses activités de porte-parole, de 1987 jusqu’a décembre 2001, ont été décrétées illégales.
Ce même 8 octobre, au Centre de détention de Bapaume, nous ouvrons un cycle de semaines d’actions. Jusqu’au 15, Nathalie sera en refus des plateaux et Joëlle en grève de la faim. Nous faisons ainsi suite a l’appel du 11 septembre 2002. D’autres prisonniers signataires mèneront des grèves de la faim dans les semaines qui viennent. Nous plaçons notre semaine de lutte sous le signe de la solidarité avec la résistance de la gauche basque et avec celle des 24 femmes et mineures palestiniennes détenues a la Neve Tirza Prison en Israël. Chacun peut constater la latitude offerte par le prétexte anti-terroriste au gouvernement sioniste, son administration pénitentiaire n’est pas de reste. Fin juillet encore, pour briser une grève de la faim collective afin que cessent les brimades quotidiennes, les mauvais traitements et l’humiliation, un véritable commando est entre nuitamment dans les cellules, battant les prisonnières et les aspergeant de gaz lacrymogène. A la mi-août, leurs avocats n’avaient toujours pas été autorises a les voir. On savait cependant que la grève continuait. Du 27 au 29 août, en solidarité avec elles, 115 prisonniers refusaient les plateaux a la prison de Moulin. Pour la même raison, en Belgique, du 2 au 4 septembre, était en grève de la faim Pierre Carette, militant des Cellules Communistes Combattantes toujours incarcéré après 17 ans alors que ses camarades condamnes a la même peine ont été libérés en 2000. Courant septembre, Georges Ibrahim Abdalah, militant communiste incarcéré depuis 18 ans pour des actions des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises et ayant participe au refus des plateaux a Moulin est transféré disciplinaire au Quartier d’Isolement de Fresnes.
Notre conscience des passerelles d’une résistance a l’autre est le moteur d’un agir commun contre le régime d’ordre au profit de la bourgeoisie. Le coup d’accélérateur mis par la répression ces derniers temps est l’expression d’une situation ou le bellicisme et la réaction mènent la danse. De la prochaine guerre US contre l’Irak au projet d’un Sarkozy d’encore accroître les outils pour punir la misère, un même élan. De l’intention affichée d’un Sharon et de son chef d’Etat Major d’éradiquer la " tumeur cancéreuse " palestinienne a l’expulsion du parti indépendantiste Batasuna des cadres de la démocratie formelle espagnole, une même logique. Plus le régime capitaliste se heurte aux limites " génétiques " de son mode de développement, plus ses conséquences impérialistes se font brutales. Plus augmente la part accaparée par la bourgeoisie sur la richesse socialement produite, plus les Etats organisent l’assujettissement de la classe exploitée. Plus la base économique du capitalisme, son mode de production, opprime les besoins sociaux des peuples, plus la bourgeoisie amplifie ses dévastations, plus sa politique revêt des caractères ouvertement réactionnaires. Ce sont la de vieilles lois du stade impérialiste.
En tant que communistes, nous disposons d’outils analytiques permettant de rompre avec le consensus idéologique que détermine un tel niveau de monopolisation des pouvoirs. Notre solidarité s’appuie sur ces outils pour comprendre les enjeux d’une telle situation. La visibilité aujourd’hui atteinte par l’agir des prédateurs est plus une marque de faiblesse que de force. Le triomphe de l’ordre des choses auquel nous faisons face accumule les caractères d’un pourrissement.
Dans cette conscience, nous élaborons un ici et maintenant différent. Avançant en posant les questions qui fâchent, nous donnons a nos utopies libératrices la force d’ouvrir les perspectives.