La santé de Gérard Bernard soulève à nouveau les plus vives inquiétudes. Au
cours de l’été 2000 avaient été décelés, en sus de l’insomnie chronique
qui le touche, un problème de tachycardie et la présence d’un nodule sur sa
glande thyroïde, avec fortes probabilités d’un cancer...
Ces résultats
inquiétants rendent nécessaire une intervention chirurgicale. Les examens
médicaux effectués en janvier dernier sont maintenant périmés, ce qui retarde
d’autant l’intervention chirurgicale. Il est évident que Gérard Bernard
pourrait, en liberté provisoire sous contrôle judiciaire, être à même
d’exercer son droit d’accès aux soins urgents que nécessite son état de santé.
La responsabilité des ministres français de la Justice et de la Santé est
pleinement engagée dans cette affaire.
Ils reconnaissent d’ailleurs
eux-mêmes la nécessité d’une réforme des soins médicaux en milieu carcéral,
réforme "destinée à accorder aux détenus d’ici trois ans les mêmes soins que
ceux dispensés à l’extérieur" (d’après une dépêche A.F.P. du 16 avril 2002).
"Plus personne n’oserait aujourd’hui douter que les soins médicaux dispensés aux
détenus doivent être ceux que reçoit toute personne malade", a déclaré
Madame Lebranchu à l’A.F.P.
Que fait-elle donc concrètement ? RIEN !
Gérard Bernard, habitant de Lorient, membre d’Emgann (gauche indépendantiste
bretonne), arrêté le 10 novembre 1999 par la police politique française, est en
détention "provisoire" depuis le 13 novembre 1999. Il a donc déjà accompli
une peine effective de plus de 29 mois. Aucun tribunal ne l’a bien entendu
condamné à cette peine...
C’est donc une violation évidente des articles
5 (paragraphe 3 : abus de détention provsoire) et 6 (la Cour Européenne des
Droits de l’Homme estime en effet régulièrement dans ses arrêts que les abus de
détention provisoire prive les personnes poursuivies du droit à un procès
équitable : les très spéciaux tribunaux « antiterroristes » français ne sont pas
connus pour avoir l’habitude de désespérer leurs fournisseurs...) de la
Convention Européenne des Droits de l’Homme.
La Coordination
Anti-Répressive de Bretagne exige la libération immédiate de Gérard Bernard et
des sept autres prisonniers politiques bretons.