Solidarité Sida - Service Redistribution des Fonds France
14 rue de Savoie - 75006 Paris
Paris, le 25 septembre 2003
Référence : Appel à projets France 2003
Madame,
Pour faire suite à notre entretien du 29 août 2003, nous vous faisons parvenir un descriptif plus détaillé de notre projet :
Mise en place d’un réseau de soutien aux prisonnier(e)s et sortant(e)s de prison atteint(e)s de pathologies graves (VIH, hépatites…)
Vous nous avez demandé de mieux définir notre réseau et de préciser les co-financements possibles sur ce programme avec un budget prévisionnel à la baisse en tenant compte de ces financeurs et des gratuités obtenues. Nous sommes aujourd’hui en capacité de vous répondre favorablement sur tous les points ayant obtenus, depuis notre entretien, des co-financements sur le projet.
Ban Public est une association regroupant des prisonnier(e)s et des familles. Son action et ses bénévoles sont répartis sur l’ensemble du territoire français. Grâce à notre portail d’informations prison.eu.org, chaque bénévole a accès à l’ensemble de nos documentations en permanence d’où qu’il soit. Nous mettons aussi en place des actions de terrain, avec des opérations très régulières de sensibilisation et d’informations dans différentes villes comme Lyon, Toulouse ou Reims. Les prisonnier(e)s avec lesquel(le)s nous sommes en relation sont aussi réparti(e)s sur toute la France. Nous avons mis en place une correspondance régulière pour répondre au mieux aux attentes des prisonnier(e)s et pouvoir les suivre lors de leurs transferts (changement de lieu de détention). A l’occasion de nos propres déplacements, nous demandons aussi des permis de visite pour pouvoir les rencontrer.
Nous fonctionnons toujours en relation directe avec le(la) prisonnier(e) qui nous demande de l’aide. Chaque mise en ligne de documents nominatifs (intégration sur le site de pétitions, témoignages, situations médicales et pénales) est systématiquement faite à la demande de la personne concernée. Le monde carcéral a cette spécificité d’effacer les identités, de déshumaniser les prisonnier(e)s, ils ne sont plus que des numéros d’écrou La mise en ligne de leur situation réelle permet de leur rendre leur identité et pour les malades du sida, en particulier, de ne pas mourir anonyme en prison. Ces principes éthiques sont la base de nos relations avec les associations partenaires, et uniquement dans l’intérêt de la personne incarcérée ou malade.
Ce projet entre totalement dans les actions que nous menons déjà auprès des prisonniers. En effet, les prisonniers atteints du VIH ou hépatites rencontrent en sortant de prison des difficultés réelles à entrer dans un processus plus classique de prise en charge. En effet, l’incarcération, d’autant plus pour les longues peines, est un facteur de désocialisation et d’infantilisation. La personne qui sort de prison doit réapprendre à vivre en société, traverser une rue, prendre des décisions, se responsabiliser, réapprendre à communiquer avec la société et ses concitoyens… La maladie est aussi un facteur de d’exclusion. Le prisonnier atteint d’une pathologie grave devra donc faire face à ce double problème. C’est pourquoi le réseau est essentiel pour leur permettre de repartir dans leur nouvelle vie.
Concernant notre réseau d’accueil pour personnes atteintes de pathologies graves, nous travaillons déjà, selon les besoins des prisonniers, avec différents organismes : associations ou entreprises. Les associations partenaires ont
- soit des comités locaux répartis sur toute la France,
- soit des partenariats avec d’autres structures localement.
Vous trouverez ci-joint l’organigramme de ce réseau.
Nos partenaires ont tous une particularité, une connaissance spécifique, nécessaire aux autres et sont déjà engagés dans l’aide aux malades ou aux prisonnier(e)s. En effet, au-delà des trois mois de prise en charge immédiate, liée à l’urgence de la situation du prisonnier sortant de prison atteint d’une pathologie grave, ces structures prendront la suite grâce à des procédures de prises en charge habituelles qui nécessitent des besoins de mise en place plus longs. Notre rôle est, comme nous l’avons fait avec le portail internet, de mettre en réseau des associations déjà sur le terrain.
Depuis notre rencontre, nous avons obtenu les cofinancements suivants :
- 1.000 euro sur des hébergements pour les prisonnier(e)s et leurs familles
- 6.750 euro pour la prise en charge en directe de l’alimentation des personnes
Sont en cours d’instruction des demandes de financement pour des hébergements à hauteur de 9.000 euro.
Vous trouverez ci-joint un nouveau budget faisant apparaître ses nouvelles données financières.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Madame, en l’assurance de nos salutations distinguées.
Charlotte Paradis