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Compte rendu de l’audience d’Alain Solé, lundi 19 août, devant la cour d’appel de la chambre de l’instruction

Mise en ligne : 6 septembre 2002

Texte de l'article :

Compte rendu de l’audience d’Alain Solé, lundi 19 août, devant la cour d’appel de la chambre de l’instruction.

J’ai pu, ce lundi 19 après-midi, assister à la suite de la comédie judiciaire qui se joue sur le cas d’Alain Solé. C’est un sacré spectacle, et j’invite chacun, chacune, à assister, un jour, à ce genre de chose.

Je vous passe sur l’audience prévue à 13h30, qui finalement s’est tenue à 17h : la préséance traditionnelle pour les avocats venant de loin (en l’occurence de Nantes) n’a pas tenu devant l’agacement que la Cour a voulu montrer au sujet de la publicité des débats... Tout se paye ! Tant pis, on a attendu... Je vous passe aussi le fait que la Juge ne savait même pas prononcer le nom de l’accusé, pourtant, Solé, ce n’est pas sorcier à dire. Mais la justice, c’est aussi le mépris des personnes.

Passons aux choses sérieuses ; Alain demande à être remis en liberté, après presque 3 ans de détention préventive, et d’autant que la fin de l’instruction avait été notifiée à Alain et à son avocat, Maître Chouq, le 12 juillet dernier. Or l’audience d’aujourd’hui a permis d’apprendre que les parties civiles ne se l’étaient vue notifier que le 16 août. Pourquoi ce différé ?

Par ailleurs, lors de la précédente demande de mise en liberté d’Alain, le 15 juillet dernier, il avait été mystérieusement fait part parmi les chefs d’inculpation de "trafic de stupéfiant, notamment d’héroïne". Stupéfiant, ça l’était pour Alain, pour nous, mais beaucoup moins pour la Justice, qui ose, 18 mois après sa première inculpation, en juillet 2000, l’inculper pour deux autres attentats ou ordonner une expertise psychiatrique et psychologique. La justice n’est pas pressée, mais comme l’a rappelé Alain, 3 ans de préventive, c’est déjà une peine à part entière...

Maître Chouq a également souligné une autre incohérence de l’instruction, retardée parce que le magistrat instructeur avait programmé des actes <notamment des confrontations> , puis les avait différé, et enfin abandonné. Pendant ce temps, Alain est toujours en prison.

Pour finir, je me suis interrogée (pendant ce petit quart d’heure d’audience... ) sur le rôle du petit monsieur qui, derrière son bureau, jouait avec ses lunettes pour ne pas s’endormir. Il parait que c’est l’avocat général, mais j’ai du mal à croire qu’il y ait des fonctionnaires dont le travail consiste uniquement, quand on le leur demande, de ronchonner quelques mots pour donner un blanc seing à la Cour...
Oui, vrai de vrai, il n’a pas fait plus, même pas un petit effet de manche.
Oui, la Justice est expéditive et les juges décident en un quart d’heure de remettre ou non quelqu’un en liberté...
Non, ils n’ont pas d’états d’âme, ils sont aux ordres de l’Etat, ils en sont la froide et monstrueuse émanation...

Résultat de l’audience le jeudi 21 août.
On vous tiendra au courant !

Pour l’APA, Gwenola