Des familles de détenus du Centre de Détention de Draguignan ont adressé le courrier suivant à la LDH de Toulon :
Le 6 septembre 2005, 140 détenus (sur 170) du Centre de Détention de Draguignan écrivent au directeur : ils demandent l’application de l’article 721, loi Perben II du C.P.P. 2005. Le directeur adresse immédiatement ces demandes au Parquet.
Samedi 1er octobre, n’ayant encore reçu aucune réponse, les détenus s’impatientent ; les esprits s’échauffent, mais aucun trouble ni aucun acte de violence n’est à signaler.
D’un commun accord, ils décident de refuser la gamelle pendant tout le week-end.
La réponse du Parquet tombe lundi 3 octobre dans la matinée : « l’article 721 doit être interprété et lu tel qu’il était écrit précédemment » !.
Le directeur du CD n’en reste pas là. Soucieux sans doute de l’ordre qui doit être maintenu dans son établissement (ou inquiet des poursuites pour "détention arbitraire" dont il pourrait faire l’objet), il ordonne des transferts disciplinaires.
Vers 14h, les cellules sont bouclées et sans doute près de 25 détenus, poignets et chevilles menottés et enchaînés, encadrés d’un escadron d’« Eris » (unité d’intervention spéciale des établissements pénitentiaires, armée et cagoulée) sont menés un par un, sans explication, sans un mot, vers les fourgons. Ils sont répartis entre les différents centres pénitentiaires de la région - Marseille, Grasse, Toulon - et placés en quartier d’isolement.
A ce jour, leurs familles restent sans nouvelles ; plusieurs d’entre elles ne savent même pas où ils se trouvent.
Draguignan, le 7 octobre 2005
Source : LDH Toulon