Une information judiciaire a été ouverte après le décès d’un condamné de 28 ans en novembre 2005 à Fleury-Mérogis. La thèse des coups est écartée.
Une information judiciaire a été ouverte à la suite d’une plainte de la famille d’un homme de 28 ans, Eric Blaise, mort en novembre dernier à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, a-t-on appris vendredi 14 avril de source judiciaire.
"Nous ne l’avons vu que le mercredi, il n’avait pas un coin du visage sans hématome", a déclaré la tante du jeune homme.
L’autopsie du corps d’Eric Blaise a révélé un oedème cérébral. Néanmoins, une "enquête préliminaire poussée a permis d’écarter la thèse de coups", a expliqué le procureur de la république d’Evry, Jean-François Pascal.
Envoyé au mitard
Eric Blaise avait été condamné à deux mois de prison et à une obligation de soins pour sa dépendance alcoolique, par le tribunal correctionnel de Bobigny le 11 novembre 2005. Il était arrivé le samedi 12 à 0H40 à Fleury-Mérogis.
Il se serait alors cogné la tête contre les murs et aurait conséquemment été envoyé au quartier disciplinaire de la maison d’arrêt. Ce transfert aurait été effectué avec l’accord du médecin de la prison vers 17H00.
Inquiets, les surveillants auraient multiplié les rondes, mais ils ne possédaient pas les clés du mitard pendant la nuit, selon plusieurs de leurs collègues qui ont requis l’anonymat.
Le jeune homme avait alors été retrouvé mort, à l’ouverture des portes, le dimanche au matin.
Le médecin, s’estimant responsable de cette mort, aurait tenté de se suicider début décembre, selon des sources concordantes.
Le programme de prévention des suicides, "pas appliqué"
"Ceci montre que le programme de prévention du suicide n’est pas appliqué" a dénoncé François Bès, de l’Observatoire International des Prisons (OIP). "Puisqu’on savait qu’il avait besoin de soins il n’aurait pas dû être incarcéré, et surtout pas aller au mitard, ce qui est une punition", a-t-il ajouté.
François Bès a ainsi annoncé que l’OIP mène une enquête sur la permanence des soins en prison le week-end et la nuit.
Source : le Nouvel Observateur