Souffrir
Pour La personne sanctionnée par une peine de prison est avant tout condamnée à souffrir. A défaut de parole autorisée, elle se trouvera tout au long de son parcours carcéral acculée à exprimer sa colère par une violence retournée contre soi. Parmi l’ensemble de ces actes auto-agressifs, les grèves de la faim et automutilations représentent 70 %, les tentatives de suicide et suicidaires 30%. Les grèves de la faim représentent souvent l’unique moyen de protestation utilisable. Les automutilations sont quotidiennes. Les tentatives de suicide et les suicides sont décuplés par rapport à l’extérieur. Ainsi, le taux de suicide dans les prisons françaises est l’un des plus élevés d’Europe. L’administration pénitentiaire se refuse pourtant à en porter sa part de responsabilité et ne prévoit que des mesures superficielles, qu’elle ne parvient pas même à faire appliquer dans l’ensemble de ses établissements.