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Gael Roblin - prisonnier d’opinion - 26 mai 2002

Mise en ligne : 31 mai 2002

Texte de l'article :

A propos du maintien en détention de Gaël Roblin et des motivations de la Chambre d’Instruction de la Cour d’Appel de Paris.

La Santé, le 26 mai 2002

Comme l’a rapporté la presse (Ouest France du 24 mai 2002), j’ai été maintenu en détention par la Chambre de la Cour d’Appel de Paris qui estime, qu’ils existent parait il suffisamment de charges quand à mon appartenance à l’ARB et à ma participation aux faits pour lequel un magistrat a jugé pertinent de m’inculper.
J’observe que la Chambre d’Instruction dans son arrêt, évite soigneusement de lister ces prétendus éléments à charges, elle se garde bien d’évoquer des problèmes de garanties de représentation que jusqu’à maintenant elle mettait en avant pour justifier de ma séquestration arbitraire. Par contre elle évoque une fois de plus mon "engagement et ma personnalité".
On voit le peu de respect qu’a cette chambre pour la "présomption d’innocence" lorsqu’il s’agit d’un indépendantiste Breton. Cette décision arbitraire, prise contre l’avis du parquet anti-terroriste, valide les réquisitions du juge d’instruction qui lui non plus n’a pas pris la peine d’évoquer les éléments m’impliquant dans la commission d’attentats, mais qui par contre justifie son souhait de me maintenir en détention en mettant en avant mon "incontestable influence dans le mouvement indépendantiste Breton malgré deux ans de détention".
Le clou de cette situation inadmissible est que mes avocats n’ont toujours pas eu copie de l’intégralité de la procédure malgré des demandes répétées auprès du magistrat instructeur et ce en violation du code de procédure pénale (article 114) et bien sur en violation des articles 5 et 6 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.
Tout ceci est la conséquence de la toute puissance des juges anti-terroristes qui agissent dans mon cas contre l’avis du parquet spécialisé dans ce domaine et pas vraiment réputé pour son laxisme, et ramènent les juges de la détention et de la liberté au rang de secrétaires zélés et la Cour d’Appel en simple chambre d’enregistrement.
Je rappelle à toutes fins utiles que le procureur anti-terroriste en charge de mon dossier a demandé ma mise en liberté en estimant que l’éventuelle qualification qui peut être retenue contre moi est d’ordre délictuelle et que la détention dans la perspective d’un passage, à une date pour l’instant inconnue, au tribunal correctionnel ne doit pas excéder deux ans.

Gaël Roblin
Militant indépendantiste Breton
Prisonnier d’opinion
273196 1-121 42 rue de la Santé 75674 Paris cedex 14