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Gaël Roblin - prisonnier d’opinion - 6 août 2002

Mise en ligne : 7 août 2002

Texte de l'article :

La convention européenne des droits de l’homme stipule que la détention est possible « lorsqu’il y a des raisons plausibles de soupçonner que la personne a commis une infraction ». Le parquet antiterroriste par la voix du procureur en charge de cette section peu connue pour son laxisme, estime qu’il est peu probable qu’il retienne dans son réquisitoire définitif à mon encontre des charges liées à une infraction criminelle. Et il rappelle que la détention « provisoire en matière correctionnelle est limitée à 2 ans (pour l’instant). Hors, j’ai déjà effectué près de 27 mois de détention sans jugement et sans jamais avoir été interrogé sur des éléments m’impliquant dans la commission d’attentats.
Je suis donc maintenant en prison contre l’avis de l’autorité requérante et prétendument « en raison des nécessités de l’instruction » ... pourtant clôturée le 12/07 !
Les magistrats antiterroristes LEVERT et THIEL, en conflit ouvert avec le parquet, se permettent de justifier mon maintien en prison en raison (je cite) : de « ma personnalité », « mon attitude » et mon « incontestable influence sur le mouvement indépendantiste » et de mon « appartenance au mouvement Emgann ».
Sans illusion aucune, j’ai décidé de faire appel de cette décision. Cela aura au moins un intérêt, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris examinera cette demande sous quinze jours lors d’une audience où je comparaîtrai et qui sera publique. Chacun pourra donc (y compris les sceptiques), lors du rappel des faits par cette cour, constater la vacuité des charges pesant contre moi, et en arriver à la conclusion qui s’impose : je suis un prisonnier d’opinion !

Gaël ROBLIN (militant indépendantiste breton)
04/08/2002

Document diffusé par la Coordination Anti-Répressive de Bretagne
Le porte-parole, Claude LE DUIGOU