Dans une lettre datée du dimanche 21 décembre 2003, postée le lendemain et parvenue au porte-parole de la C.A.R.B. le lundi 29 décembre 2003, le prisonnier politique breton Paskal Laizé, qui boucle dans les jours qui viennent son quarante-quatrième mois de détention « provisoire », dénonce une nouvelle fois la privation délibérée de soins dont il est victime.
Voici des extraits de ce courrier :
« La saga des genouillères continue. Il y a plus d’un an que je les attends. J’ai appris vendredi après-midi que les genouillères ne pouvaient pas entrer dans l’enceinte de la Santé. Et effectivement, celles-ci ont été refusées lors de la visite de mon ex-copagne et de l’une de mes filles. Pourquoi ? Là est la question. On ne m’a donné aucune justification. Cette décision péremptoire émanerait du responsable des parloirs d’après ce qu’a bien voulu me rapporter le responsable de la deuxième division.
Les mésaventures des genouillères se pérennisent donc.
Après m’avoir fait poireauter pendant des mois avant de m’avouer qu’il était impossible à l’U.C.S.A. [1] de me fournir ce matériel thérapeutique spécifique à mes problèmes rotuliens, après toutes les difficult és pour obtenir les différentes autorisations par une partie de la ribambelle de subalternes de la direction qui se plaisent à se nommer « chef de ... », afin de pouvoir faire entrer les genouillères que l’on m’avait conseillées d’acheter et faire entrer par une personne de mon entourage possédant un permis de visite, après m’avoir donné des références pour l’achat de ce matérielqui ne correspondait en rien à celui nécessaire pour la pharmacie pendant plusieurs mois, après les problèmes de correspondance, que cela soit externe ou interne, dans le dernier cas je n’ai quasiment pas de réponse, le responsable du parloir a décrété que je n’avais qu’à m’arranger...
Pourtant, ces genouillères me sont indispensables ; mes genoux vont de mal en pis plus le temps passe : il me faut un port permanent.
Donc, après m’avoir conseillé, si je voulais réellement ces genouillères, de les acheter et de demander à un membre de ma famille ayant un permis de me les apporter, maintenant, on me suggère de formuler une demande d’autorisation pour une « cantine » spéciale externe. Je signale que pour la même procédure afin d’obtenir une radio lectrure laser pour écouter mes cours, j’ai du patienter des mois ! Il y avait toujours quelque chose ! Ils croient peut-être que je possède la fortune de Rotschild ou quoi ?! Déjà que j’avais demandé l’aide de Skoazell-Vreizh.... Ce matériel est vendu à l’unité et il n’est pas bon marché...
Donc hier, j’ai avisé Maud, la mammig de mes princesses, de laisser tomber pour la ceinture de contention abdominale.Ca ne sert à rien de l’acheter si celle-ci subit le même sort.
Au fait, je ne sais, ma mémoire faiblit parfois, si je t’ai rapporté le nouveau diagnostic du toubib. J’ai tout entendu et son contraire sur de simples palpations... En trois ans passés, une seule échographie abdominale en tout et pour tout. Celle-ci ne semble pas très nette, claire. Maintenant, ce ne serait plus une hernie (éventration) ! Le médecin, après avoir reçu une lettre d’une de ses consoeurs que j’avais vue il y a un bout de temps (cette lettre avait disparu !) par simple palpation et bien qu’elle laissait sous-entendre que j’avais besoin de filet de contention par opération chirurgicale, donc à cause d’une hernie, je ne serais sujet qu’à une atrophication de muscle partant de la zone abdominale, au bas-ventre, jusqu’à une zone dorsale, en confirmant la nécessité du port, quotidiennement, d’une ceinture de contention abdominale. Comprenne qui pourra... Qu’ai-je réellement ? Une chose est sûre : à une gêne quasi-permanente se joignent ponctuellement des douleurs.
Paskal Laizé
Prisonnier politique breton
274740F 2/231
M.A.H.
42,rue de la Santé
F-75674 Pariz Cedex 14
Retrouvez sur le site de la C.A.R.B. le dossier récemment trasmis à Amnesty International au sujet de Paskal Laizé :
http://membres.lycos.fr/prizonidi/div/dossierpaskalamnesty.htm
pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole,
Claude Le Duigou