Heureux dénouement à Moulins-Yzeure
Les quatre personnes retenues en otages depuis lundi matin dans la centrale de Moulins ont été libérées en soirée. Les mutins se sont rendus dans le calme, après de longues tractations avec le GIGN.
Nicolas Sarkozy et Dominique Perben ont tour à tour adressé leurs félicitations aux forces de l’ordre, lundi soir, après la fin sans violence de la prise d’otages à Moulins-Yzeure, dans l’Allier. Les membres du personnel pénitentiaire ont été libérés en fin de journée ; les détenus, qui ne disposaient comme armes que des outils de travail des ateliers, se sont rendus aux forces de l’ordre. Aucun blessé n’est à déplorer, a également indiqué l’Administration pénitentiaire précisant que la fin de la prise d’otages était intervenue après des "premières négociations" avec le GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) qui se trouvait sur place.
Le périmètre de sécurité autour de la centrale de Moulins a été impressionnant toute la journée. Cent-cinquante policiers étaient venus "sécuriser" les lieux. Dans l’enceinte, les 37 personnes des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) de Lyon, Paris et Dijon avaient pris place, ainsi que le GIGN.
Une trentaine de détenus ont retenu quatre personnes (trois surveillants et un technicien) sans que l’on connaisse précisément les motifs de l’action. Selon un responsable régional FO-Pénitentiaire, les deux leaders de la mutinerie étaient dans un "état d’excitation avancé".
Politique de "porte fermée"
Le différend aurait porté sur des "revendications locales", selon Christophe Marques (FO), joint par tf1.fr. Pour Eric Colin, délégué CGT à Moulins-Yzeure, il ne serait pas étonnant que cela soit "lié à la politique de fermeté du gouvernement et notamment à l’instauration du système "portes fermées".
Auparavant, en journée, les détenus pouvaient se déplacer librement à l’intérieur de la prison, pour aller à la bibliothèque ou prendre une douche. Mais après les multiples tentatives d’évasions de ces derniers mois, la centrale de Moulins, qui accueille des détenus purgeant des longues peines, a décidé de mettre en œuvre une nouvelle politique de "porte fermée". Désormais, les détenus doivent solliciter les surveillants pour tout déplacement. Un nouveau mode de fonctionnement qui aurait été très mal perçu par la population carcérale.