Communiqué
Paris, le 9 octobre 2008
La section française de l’Observatoire international des prisons (OIP) demande que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes du suicide par pendaison de Nabil L. dans la nuit du 6 et 7 octobre à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu et des trois tentatives de suicides survenues au sein du quartier mineur dans la semaine qui a précédé le drame.
Perplexe au regard de la politique de prévention du suicide mise en œuvre dans cet établissement, l’OIP souhaite que les conclusions du rapport de l’Inspection des services pénitentiaires diligentée sur les lieux soient rendues publiques.
Concernant la série de mesures annoncées ce jour par Mme Rachida Dati, l’OIP relève l’indigence de la politique de prévention des suicides à l’égard des mineurs détenus, déplore qu’aucune stratégie spécifique n’ait été mise en œuvre à ce jour alors même que la Commission nationale consultative des droits de l’homme avait demandé, dès décembre 2004, qu’ « une étude comparative soit réalisée pour mesurer précisément les spécificités du phénomène de suicide des mineurs détenus » (1).
Plus globalement, constatant que le nombre de suicides décomptés au premier semestre 2008 est 27 % supérieur à celui constaté à l’issue du premier semestre 2007, l’OIP demande à l’administration pénitentiaire de rendre publics sans délai :
- le nombre de suicides survenus depuis le début de l’année 2008 dans les prisons françaises
- les rapports annuels de la commission centrale de suivi des actes suicidaires en milieu carcéral
- le bilan intermédiaire élaboré par cette même commission au terme du premier semestre 2008. (1) CNCDH, Etude et propositions sur les mineurs en milieu carcéral, 16 décembre 2004