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Billets d’humeur

J’abuse ?

Mise en ligne : 20 janvier 2003

Dernière modification : 24 janvier 2003

Texte de l'article :

AVERTISSEMENT

Ceux et celles que le texte « J’ABUSE ? » cible ne peuvent se reconnaître puisqu’on ne peut reconnaître ceux qui : « N’ONT PAS DE FIGURE… »

J’ABUSE ?

Article 226-15 du Code Pénal – Le fait de retarder ou de détourner des correspondances est puni d’un an d’emprisonnement et de 300.000 francs d’amende.

Serait-il possible que l’indulgence, la compréhension et l’humanité dont la Justice a fait preuve dans l’instruction sans incarcération puis dans la mise en place du procès pour complicité de crime contre l’humanité de monsieur M.Papon, soit une inconsciente séquelle, du serment prêté à 99,99 % à Pétain par la magistrature, dont souffrirait encore de nos jours les Magistrats ? J’ABUSE ?

Aujourd’hui, en 1998, nous ne comprenons pas (nous autres détenus atteints de graves pathologies) qu’à notre égard la Justice Française n’ai aucune sorte de sympathie.

En nos cerveaux étroitement popularisés de bon sens, nous pensons que l’extraordinaire parcours politico-judiciaire de M.Papon cache et des complaisances et des privilèges puisque de mémoire (outre les jugements par défaut ou contumace) nous n’avons pas connaissance d’un prévenu comparaissant librement en cour d’assise sans être incarcéré en maison d’arrêt ou hôpital pénitencier. Notre ignorance d’un tel cas est peut-être due à notre peu de culture historique ? J’ABUSE ?

Nous autres, petits, moyens ou grands délinquants nous posons quelques questions quant à la comparaison des crimes et délits commis face à celui ou ceux de M.Papon, Préfet de police en 1961, il semblerait que M.Papon ait participé à ce qui apparaît en son fond et sa forme à un autre crime contre l’humanité – étrangement amnistié – puisqu’il s’agit de ce 17 octobre 1961 où des manifestants pacifistes FRANÇAIS mais de FACIES algérien ont été exécutés par la police parisienne selon un plan concerté. Ces manifestants protestaient contre un couvre feu frappant uniquement des FRANÇAIS à MORPHOLOGIE MAGHREBINE, créant ainsi une ségrégation ayant conduit à des EXECUTIONS SONAIRES D’ORDRE POLITIQUE (puisque manifestant à l’appel d’un groupe / parti politique qui était le F.L.N.) et RACIAUX (puisque FRANÇAIS MUSULMANS D’ALGERIE). Plus de 200 personnes ont été exécutés ce jour du 17 octobre 1961 et nous n’osons affirmer que l’ETAT aurait contracté un contrat criminel exécuté par la police parisienne. Si nous pensons que M.Papon est, à ce jour, en état de récidive légale ; aurions-nous l’esprit mal placé ? J’ABUSE ?

Et si, en mon nom, j’ajoute que toutes ces « vilenies malfaisantes » sont paraît-il punies par l’article 212-1 du code pénal ! J’ABUSE ?

Nous ne demandons aucunement l’incarcération de M.Papon mais l’égalité pour tous face à la Justice. En cela, M.Papon n’est pas notre influence mais bel et bien notre référence. Pour nous, foule pitoyable de petits criminels : quel étendard que l’affaire Papon ! Quel ambassadeur que M.Papon ! Quelle monstrueuse farce ! J’ABUSE ?

Oui, un peu, car M.Papon est, il est vrai, présumé innocent et l’incarcération doit rester l’exception SAUF pour les 22.000 prévenu(e)s hommes / femmes / ado-enfants qui attendent entre 4 murs, ceux des M.A.H / M.A.F. / C.J.D. leur procès pour des crimes ou délits dont la gravité ne peut-être qu’en deçà de ceux de M.Papon.

La mise en liberté de M.Papon par la cour d’assise de Bordeaux à soulevé une vive émotion et des manifestations frôlant l’émeute qui en finalité ont troublé le sacro-saint ORDRE PUBLIC. Cet ORDRE PUBLIC dont le trouble sert de motif et d’argument de rejet contre les demandes de mise en liberté provisoire de nombreux malades qui osent réclamer la liberté pour se fendre dans la dignité lorsqu’ils sont encore prévenus. J’ABUSE ?
Mais laissons là M.Papon, laissons là ce « M. le maudit » historique et entrons dans la chair de ce texte, dans le vif du sujet.

HONTE aux magistrats qui, toutes tendances confondues, rejettent les mises en liberté provisoire de prévenus gravement atteints par des maladies.

HONTE aux avocats des barreaux, du stagiaire au bâtonnier, qui comme ceux des barreaux de Meaux et Créteil ayant élevé une protestation étouffée étonnamment dans l’œuf – sur ordre ? Conseil ? Circulaire ? Plan de carrière ? – ne font rien individuellement ou collectivement pour que l’évidente contradiction que soulève l’affaire M.Papon fasse JURISPRUDENCE§ J’ABUSE ?

HONTE pour l’exemple, aux juges qui demande à un home atteint de LEUCEMIE, qui est PARAPLEGIQUE et DIALYSE comme l’est Monsieur Daniel BAUMONT, détenu en détention préventive à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, de prouver son INCURABILITE !

HONTE à ces mêmes juges qui ordonnent des EXPERTISES quand légions de médecins ne cessent d’apporter les PREUVES de l’état de Monsieur BAUMONT !

HONTE encore et toujours à eux qui du haut de leurs sièges disent, répondent à cet homme allongé dans une civière, cet homme en attente de MOURIR : « non, on ne vous libèrera pas ! » J’ABUSE ?

HONTE, idem pour l’exemple, à ce juge d’instruction et à cette cour d’appel qui refusent un complément d’information POUR UNE MINUTE DE RETARD sur le délai d’appel et qui n’hésitent pas à renvoyer la liberté dans sa cage et la vérité à son puits !

HONTE à ces magistrats qui se sont moqués de Jean-Paul BRIZOLIER, homme malade et brisé, qui peut prouver son innocence SI la justice fournie les pièces disparues de son dossier, comme le relevé des EMPREINTES SUR L’ARME DU CRIME que la police scientifique a relevées. Cette pièce et bien d’autres ! Honte à ces juges qui 20 fois de suite refusent la liberté à un poliomyélite-cardiaque ayant des insuffisances surrénales. J’ABUSE ?

HONTE au président de la cour qui a condamné à la prison plutôt qu’à un T.I.G. cet homme de 60 ans AMPUTE des deux pieds en dessous des genoux. Cet homme PLEIN DE COURAGE que j’ai rencontré à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes et qui en Février 1997 continuait à « ramper » moralement vers sa libération en Juin 1997, son crime ? une escroquerie ! un millionième fois moins importante que celle de M Crosemarie ( ?).

HONTE à l’escorte pénitentiaire et policière qui ENTRAVE les chevilles de la femme détenue qui part accoucher à l’hôpital sous numéro d’écrou !

HONTE aux religieuses de la maison d’arrêt des femmes qui culpabilisent et désespèrent tant la femme détenue qui avorte que celle ci se SUICIDE !
Pour les malades atteints du sida, les cancéreux, les diabétiques, les malades mentaux, la plupart étant de petits délinquants socio-économique. Pour tous ceux qui MALADES ne sont libres ni avant ni après leur procès ! Sinon les rares quelques uns qui à la loterie des grâces médicales ou présidentielles ont GAGNE le gros lot de SORTIR DEUX JOURS AVANT LA MORT après avoir longuement MENDIE le droit d’être des humains. Deux jours ou deux semaines selon les pronostics aléatoires des médecins des prisons. Pour TOUS et TOUTES ;

HONTE à nos gouvernants, cette CASTE DES « SANS FIGURE » qu’elle soit Crapule de droite ou Canaille de Gauche ! HONTE à vous ! J’ABUSE ?

Et enfin, HONTE à moi si je ne dis rien de ce vieil homme qui s’appelle Achille D. qui avait 78 ans en 1996 et qui était incarcéré depuis l’âge de 74 ans, a qui il restait 5 ans à faire lorsque je l’ai connu. Ce vieillard alité, radotant, délirant et sénile que je tenais A BOUT DE BRAS DEBOUT AU DESSUS DU TOILETTE LORSQU’IL… DEFEQUAIT pour qu’il ne se souille pas D’AVANTAGE ! Ce vieillard diabétique, cardiaque, opéré de multiple fois, quasi aveugle ! J’ABUSE ? Achille D. était PRIMAIRE à 74 ans ! Oh oui, j’abuse de ma parole d’homme et je persiste et signe.

Hafed Benotman