C’est un très grand bouquin, écrit simplement, mais plein de cet esprit de révolte et de lutte qu’on lui connaît. Je trouve que ce bouquin a plus d’impact et de force que n’importe quels textes écrits par A.D.(Action Directe, N.D.L.R.). Les flash back sur sa jeunesse, la description de ces coins de campagne, de son pays d’Auch, montre un Jean-Marc terriblement humain, à mille lieux des portraits "anthropométriques" que font de lui les journalistes. Le discours militant d’A.D. fait place à un discours militant plus proche sur la réalité sordide de l’enfermement. En lisant son livre je sentais cette odeur de merde et de désinfectant qu’avec l’habitude je ne remarque plus.
Surtout c’est un formidable témoignage et la preuve qu’il est toujours possible de résister, de construire la solidarité. Il démontre que derrière cette solidarité, démarquée de la charité, il y a toujours un intérêt commun collectivement construit, qu’il est possible de gagner de la liberté, centimètre par centimètre, de ne pas se soumettre et de garder la force de renverser ce qu’ils voudraient faire apparaître comme allant de soi. L’ennemi veut nous faire croire que tout est inévitable, que l’injustice est "génétiquement" honorable, qu’il y aura toujours des gens pour se contenter des miettes du festin, qu’un tiers vaut mieux que deux partagés. Jean-Marc nous démontre qu’il n’y a pas de fatalité…
Ce livre est un levier qui doit nous permettre de soulever la chape de plomb qui continue à peser sur les prisonniers politiques et les droits communs.
Pour qu’enfin jean Marc, Nathalie, Joëlle, Georges et tous les autres sortent, pour qu’enfin on puisse se poser la question principale du "pourquoi" au lieu du "comment".
Si je devais résumer ce livre, je dirais qu’il démontre une chose : "Résister ici, ailleurs, hier, maintenant et toujours". Amitiés Rouges et Noires .
Yves, le 22 mai.