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L’Etat condamné dans l’affaire Zaouiya

Mise en ligne : 4 mars 2005

Dernière modification : 5 mars 2005

Texte de l'article :

L’Etat condamné dans l’affaire Zaouiya
Un jeune détenu était mort à Bois-d’Arcy

Francine Carrière
Le Courrier de Mantes
Publié le 23 juin 2004

« Pour nous, c’est très important. C’est la reconnaissance par la justice qu’il y a eu faute », explique Salah Zaouiya. Cela fait maintenant huit ans que ce père de famille de Mantes-la-Jolie se bat devant les tribunaux. Son fils Jawad avait trouvé la mort dans l’incendie de sa cellule à Bois d’Arcy.

C’était le 23 juillet 1996, onze jours après le début de sa détention. Un des co-détenus avait empilé matelas, couvertures et rideau de douche avant de mettre le feu avec de l’huile inflammable.

Le tribunal administratif de Versailles vient de condamner l’Etat à verser aux parents la somme de 15 000 euros : « Ce jugement ne nous rendra jamais notre fils. Mais, c’est un soulagement. C’est une victoire que nous avons obtenue avec l’aide d’Hugues de Surmain, de l’observatoire international des prisons qui nous a permis de constituer un mémoire solide », souligne Salah Zaouiya.

« En incarcérant trois jeunes gens dans une cellule de neuf mètres carrés en méconnaissance de la réglementation concernant l’emprisonnement individuel des détenus de moins de 21 ans, l’administration a fait courir à M. Jawad Zaouiya un risque spécial qui l’a privé d’une chance de survie », note le tribunal.

En revanche, les attendus du jugement rejettent les autres accusations portées par la famille sur le dysfonctionnement du service, notamment sur le fait que « le surveillant affecté à la ronde de nuit ne disposait pas des clefs des cellules » et que l’organisation des secours n’aurait pas été suffisamment rapide.

Salah Zaouiya est décidé à poursuivre son combat. Il a rejoint l’association des familles en lutte contre l’insécurité et le décès en détention, une association qui œuvre au niveau national.

Source : Le courrier de Mantes