La justice veut une autre expertise de l’état de santé de Joëlle Aubron
LE MONDE
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Les juges se sont déplacés jusqu’à la prison de Bapaume (Pas-de-Calais), lundi 3 mai, afin de voir Joëlle Aubron entre les deux séries de séances de radiothérapie qu’elle suit à l’hôpital de Lille. La militante d’Action directe, âgée de 45 ans, condamnée à perpétuité pour les meurtres du général René Audran et du PDG de Renault Georges Besse, et opérée en mars d’une tumeur au cerveau, avait en effet déposé une demande de suspension de peine pour raison médicale.
La juridiction régionale de libération conditionnelle de Douai (Nord) avait donc mandaté deux experts médicaux afin de déterminer si, selon les dispositions de la loi Kouchner, le traitement suivi par Joëlle Aubron est compatible avec sa détention ou si le "pronostic vital est engagé" , c’est-à-dire si le détenu est si gravement malade qu’il risque de mourir à court terme en prison. "Les deux experts confirment le cancer mais considèrent que la détention est compatible avec le traitement médical que suit Joëlle Aubron , a expliqué au Monde le procureur général de Douai, Jean-Amédée Lathoud. En revanche, l’un des médecins affirme clairement que le pronostic vital est engagé à court terme, alors que l’autre ne le pense pas, même s’il souligne que les perspectives d’évolution concernant l’espérance de vie sont défavorables."
Devant ces avis, délivrés par les deux mêmes médecins-experts qui avaient examiné une première fois le cas de Nathalie Ménigon, elle aussi membre d’Action directe, la juridiction a rejeté la demande de libération. Mais elle a demandé une nouvelle expertise, à l’issue du traitement par radiothérapie, afin de rendre une deuxième décision, lundi 10 mai.
Raphaëlle Bacqué
• ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 05.05.04