En 1988, la Maison d’Arrêt de la Rue du Fil présentait un ensemble vétuste ; Le carrelage sale, terni par le temps était cassé par endroits. Les peintures étaient écaillées par l’humidité, les planchers suintaient par l’usure. Les fenêtres étaient munies de barreaux et grillagées de 1 mètre de haut sur 1 mètre de large ce qui empêchait la clarté de passer. En pleine journée, les néons restaient allumés en permanence.
La promiscuité était permanente : la surface totale au sol pour l’ensemble des cellules était de 800 m2 pour un peu plus de 200 détenus soit environ 4 m2 par détenu. Il faut déduire la place qu’occupent les lits, la table et le wc. Entassés, les détenus restaient allongés sur leur lit lorsqu’ils se trouvaient en cellule (...) Il était impossible de s’isoler, d’exercer une activité intellectuelle ou manuelle autrement qu’en travaillant sur ses genoux, assis au bord du lit.
Les cellules n’étaient pas alimentées par l’eau chaude. C’était une vieille bâtisse construite en 1823 sur les arrières du Palais de Justice alors situé rue de la Nuée Bleue. C’était la première Maison d’Arrêt de Strasbourg. Cette maison d’arrêt était principalement destinée à recevoir les détenus condamnés à moins de 3 ans d’emprisonnement ainsi que les personnes placées en détention provisoire en attente de leur jugement.