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Prison et Histoire

La prison de Guantànamo

Mise en ligne : 13 juillet 2014

Texte de l'article :

La prison américaine de Guantanamo a été fondée en 2002, après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, sous la présidence de George Bush, dans le but d’arrêter et d’interroger des talibans et des membres d’Al Qaïda originaires d’Afghanistan pour la plupart, au sujet des attentats perpétrés, d’éventuels futurs attentats ainsi que pour localiser d’autres terroristes islamistes.

Cette prison est construite sur une base navale dans la Baie de Guantanamo, sur l’île de Cuba. L’endroit a été choisi pour son isolement, selon une stratégie visant à éviter la responsabilité américaine, car la base navale qui appartient au gouvernement américain est située en dehors du territoire américain. Fidel Castro, le président cubain, dénonce d’ailleurs l’occupation illégale de ce territoire par le gouvernement américain.

Au total, environ 750 "suspects" de 30 nationalités différentes ont été emprisonnés mais la presse ne fait état que de 250 d’entre eux. Au cours de l’année 2009, il a été prouvé publiquement que lors de ces 7 dernières années, Guantanamo a connu davantage de suicides (4) que de procès équitables (3). Dans le même intervalle de temps, plus de la moitié des prisonniers ont été libérés après plusieurs années d’injustice parce que l’on n’avait pas obtenu d’eux les informations qu’ils étaient supposés connaître. La raison semble évidente : ils étaient innocents.

Étant donné la situation "illégale" de la prison, le gouvernement américain affirme que les prisonniers qui y sont détenus ne dépendent pas du système judiciaire américain. En d’autres termes, ces personnes se retrouvent à proprement parler dans ce que l’on appelle un "no man’s land".

Les droits des prisonniers de guerre sont établis par les Conventions de Genève. Pour expliquer les manquements aux droits des prisonniers de Guantanamo, George Bush a publiquement déclaré que les détenus n’étaient pas considérés comme des prisonniers de guerre, mais comme "des combattants illégaux et des assasins".

Depuis la création de la prison, en 2002, jusqu’à aujourd’hui, on a rassemblé de nombreuses dénonciations fondamentales, des récits de prisonniers qui sont passés par là et qui en sont sortis grâce à leur État ou à leur avocat respectif, à des photographies, des enregistrements vidéo, etc, qui prouvent que la prison a été le théâtre de tortures incessantes, d’humiliations, d’abus et de pratiques en tous genres qui n’ont rien à voir avec un interrogatoire et qui violent les droits de l’homme en de nombreux points, partant du constat que de nombreux détenus ont été incarcérés durant plus de 4 ou 5 ans sans avoir été jugés et sans avoir eu la possibilité de se défendre.

Parmi les pratiques de tortures habituelles qui ont été dénoncées, l’on retrouve :

- Simulation d’étouffement
- Humiliations et abus sexuels
- Raclées, coups, coups de pied
- Privation de sommeil
- Désorientation acoustique
- Désorientation visuelle
- Isolement
- Punitions sévères en cas de récit du Coran
- Utilisation de chiens entraînés pour causer la panique
- Enchaînements et immobilisations sans raisons
- Jugements frauduleux

Le gouvernement de George Bush a toujours défendu ces pratiques, affirmant qu’il s’agit de "méthodes d’interrogatoire" et non de tortures.