La situation dans les prisons
Satisfait qu’elle est sous contrôle, déclare le Premier ministre
Plusieurs mesures annoncées par le Premier ministre, hier, à sa conférence de presse, en vue d’assainir davantage la situation dans les prisons, avec la révision de la présidence du Board of Visitors, la création d’un hôpital pour prisonniers, et des discussions avec le chef juge sur le nombre de prisonniers "on remand" et l’emprisonnement systématique même en cas de non-paiement de la caution.
Après avoir annoncé qu’il donnera les renseignements réclamés dans les questions parlementaires au Parlement, le Premier ministre a dit qu’il s’est attaqué à ce dossier dès son installation et qu’il est bien satisfait, qu’en une semaine, la situation est sous contrôle et que les solutions sont en marche. Il a dit que l’équilibre nécessaire a été très vite trouvé entre, d’une part, reconnaître la valeur du travail des gardes de prison, difficile, délicat et parfois dangereux, mais qu’aucun abus d’autorité ne sera toléré et qu’il n’y aura aucun cover-up.
Paul Bérenger a aussi demandé à la presse et à tout le monde "de garder en tête le fait que les personnes condamnées pour différents crimes ne sont pas des enfants de chœur" et que tout ce qu’ils racontent n ’est pas nécessairement vrai. Il a annoncé que les enquêtes sont en train d’être complétées, celles de la police des rapports de médecins et qu’il n’y aura pas de cover up. Quant aux allégations de Wendy Lafleur, le chef du gouvernement a dit qu’elles seront traitées avec tout le professionnalisme et l’objectivité nécessaires mais, qu’à ce stade, ce ne sont que des allégations.
Le Premier ministre s’est, par ailleurs, déclaré heureux de constater que les autorités de la prison ainsi que le Aids Unit du ministère de la Santé ont bien fait leur travail ensemble à la prison pour ce qui est du traitement des malade du sida mais que ce partenariat sera amélioré. Paul Bérenger a souhaité la mise sur pied d’un hôpital de la prison modèle pour tous les malades que ce soit ceux affectés par le hiv/sida mais les autres aussi, ce qui entraînera la fermeture du département de l’hôpital de Rose Belle dévolue aux détenus et celui de la prison de Beau-Bassin.
Il a aussi expliqué avoir eu l’occasion lors de l’étude de ce dossier de revoir tout le système de "board of visitors" qui est présidé par un Senior Magistrate et qui ne fonctionne pas comme il devrait, étant donné l’agenda déjà chargé d’un magistrat en fonction . Il a annoncé que le gouvernement considère une recommandation du président du National Human Rights Commission à l’effet que ce "board" soit présidé par un Senior Magistrate, à la retraite.
Répondant à une question de Week-End sur les critiques à l’effet que ceux qui sont impliqués dans les bastonnades n’aient pas été suspendus, le Premier ministre a dit que "strictement kapav être dans enn situation normale, oui, certains gardes prison ti bizin ine suspende et même arrêté mais, strictement aussi, le père de Wendy Lafleur, par exemple, ti bizin ine arrêté. Bon, nous fine faire preuve, le commissaire de police et mo même, lors mo conseil, nou fine fer preuve d’enn ti souplesse générale pendant quelques jours pou permette tout settle down. Li ti facile rompre enn l’équilibre et donne l’impression à banne garde prison ki pé casse zot ressort zot moral mais mo lé aussi ki banne prisonnier koné ki pa pou tolère okenn abus d’autorité dans banne prison, avec moi comme Premier ministre et ki pa pou éna oken cover-up sur les événements du 26 septembre. Li déjà derrière nou, li ti bien délicat mais mo bien satisfait manière nou manage toute la situation. Nou pé joine à nouveau la semaine prochaine et mo sur ki la situation pour continué améioré".
A d’autres questions, il a dit qu’il y a d’énormes responsabilités sur les épaules du président du Board of visitors et que c’était meilleur d’avoir un retraité pour plus de temps accordé à ce travail, a dit Paul Bérenger, qui a précisé que ce n’est pas une critique vis-à-vis de l’actuel président. Il s’est aussi prononcé contre la ségrégation des prisonniers séropositifs, rendue sans doute obligatoire à un moment, parce que discriminatoire, mais a ajouté qu’une bonne solution a été trouvée avec la création d’un hôpital pour tous les malades de la prison. Il a dit avoir discuté de la question hier même avec le Commissaire de police et que ce dernier visitera la prison en début de semaine avec son collègue Shibdoyal.
Répondant à d’autres questions, le Premier ministre a dit qu’il donnera des éclaircissements mardi prochain mais qu’il a été quand même surpris de constater que, sur 1 700 prisonniers, pas moins de 1 080 à 1 100 sont "on remand" et qu’il se propose de discuter avec le Chef-Juge des moyens à trouver pour que cette situation ne perdure pas et que les prisonniers, dont ceux qui ne peuvent payer leur caution, ne soient pas systématiquement emprisonnés. Il a conclu en disant que Sir Anerood Jugnauth avait amélioré la situation dans les prisons avec notamment l’aménagement d’une nouvelle aile à Beau-Bassin.