La Guillotine Carcérale
Silence, on meurt
de Laurent JACQUA
Préface de Maître Henri LECLERC
NAUTILUS éditions
Si beaucoup de livres parlent de prison, très peu sont écrits par des prisonniers qui sont enfermés.
Et pour cause, c’est toujours un combat au sens propre du terme d’écrire, de publier, de trouver un éditeur pour ceux que la société a relégués au rang de « muets sociaux ».
L’administration pénitentiaire, les ministères de la Justice, de l’Intérieur n’apprécient pas les témoignages directs de ceux qu’ils maintiennent derrière les barreaux. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour décourager les efforts faits en ce sens.
Le 10 décembre 1984, Laurent JACQUA s’est rendu dans un commissariat de police. Il y a raconté que c’était lui qui, la veille, agressé avec son amie par un groupe de skins, avait tiré avec une arme à feu qu’il portait sur lui. Un de ses agresseurs était mort. Laurent JACQUA avait dix- huit ans. Il allait être condamné à dix ans de réclusion.
Pour lui cette condamnation restera toujours injuste. Depuis, sa vie s’est pratiquement déroulée entièrement en détention, ponctuée d’humiliations, de violences subies et commises, d’évasions, de révoltes, de récidives, de cours d’assises, de condamnations s’ajoutant aux condamnations. Il a décidé de raconter .
Dès 1984, Laurent est incarcéré et apprend sa séropositivité. Comme tous les séropositifs, sa maladie connaît des phases ascendantes, descendantes. En 1996 atteint d’une pneumocystose aiguë, il échappe d’extrême justesse à la mort.
Si aujourd’hui son état de santé est stable, il le doit non seulement à la tri-thérapie, mais aussi à sa force de résistance, au combat qu’il mène. Jusqu’à quand ?
Laurent n’aura effectué la totalité de sa peine qu’en 2021… s’il survit jusque là.
La prison est le pire des lieux pour un malade, les législateurs le savent et en ce sens nous demandons la simple application de la loi Kouchner N° 2002-303 article 10 (article 720-1-1) et appliquée par décret (n°2002.619) le 26 avril 2002, sur le droit des malades dont a bénéficié dernièrement M. PAPON.
La Guillotine Carcérale constitue le premier manifeste contre l’incarcération, pour une durée supérieure à leur espérance de vie, des malades du sida.
J’espère que de nombreux citoyens entendront le cri de mon mari
Leïla JACQUA