A quelques jours du second tour des élections présidentielles (6 mai 2007), Ban Public, association pour la communication sur l’incarcération et les prisons en Europe, sans appartenance politique, souhaite affirmer ce qui, dans les champs pénal et pénitentiaire, lui paraît être un enjeu majeur de cette élection. L’augmentation presque constante du nombre de personnes incarcérées depuis des années et une politique d’application des peines trop limitée sont contre-productives du point de vue de la réintégration des personnes et donc de la sécurité de tous les citoyens. Laisser croire qu’une politique répressive, notamment à l’égard de la délinquance, est la garantie de la sécurité des citoyens est une supercherie, parce qu’une telle sécurité n’est pas durable. L’instauration de peines planchers, comme le propose le candidat de l’UMP, est contraire au principe d’individualisation, pourtant essentiel pour donner du sens à la sanction. Ces peines planchers favoriseraient en outre l’allongement des peines, si néfaste, car aggravant la désocialisation. La réforme du droit pénal des mineurs, telle que proposée par N. Sarkozy, et déjà initiée par la loi relative à la prévention de la délinquance, est une remise en cause du principe de la protection des mineurs, affirmé par l’ordonnance de 1945. La poursuite des programmes de construction de nouveaux établissements pénitentiaires repousse sans cesse la question de la surpopulation carcérale. Celle des programmes de construction d’hôpitaux prisons, soutenus d’ailleurs pas les 2 candidats restant en lice, est un non sens car se soigner suppose d’être consentant et acteur. Cela consolide le fait de pouvoir enfermer à vie les personnes pour lesquelles les soins prodigués seraient jugés insuffisamment efficaces.
Ban Public estime utile de prendre en compte ces aspects pour se déterminer lors du second tour des élections présidentielles.
La rédaction
Ban Public
Mai 2007