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LE PRISONNIER POLITIQUE BASQUE MIKEL OTEGI A ÉTÉ AGRESSÉ PAR UN SURVEILLANT
Encore une fois, une procédure a été ouverte contre le prisonnier et l’impunité a été assurée au fonctionnaire
Jeudi dernier 6 octobre, vers 16h, alors que le prisonnier politique basque Mikel Otegi Unanue devait être emmené à l’hôpital pour un examen, il a été victime de la provocation d’un surveillant. Il s’est défendu, et une procédure pénale a été ouverte contre lui.
L’agression de ce fonctionnaire a commencé au moment où il a voulu mettre les menottes à Mikel en les lui attachant derrière le dos, ce que Mikel a refusé, un autre surveillant présent a dit qu’il fallait les attacher devant, ce qui a été fait.
Mais la rage, la soif de vengeance et la haine de ce surveillant n’en sont pas restées là. Déclarant que Mikel devait être attaché aux mains et aux jambes parce qu’il sortait à l’hôpital, le fonctionnaire a essayé de jeter le prisonnier basque au sol, et c’est là que celui-ci s’est défendu.
En conséquence, Mikel a été emmené au mitard, puis, vers 19h, dans un commissariat de Paris où il a été placé en garde à vue. Il a passé un jour et demi dans cette situation, et une procédure pénale a été ouverte contre lui pour "tentative d’assassinat". Avec cette accusation, samedi 8 octobre (le jour où Mikel fêtait ses 33 ans), le Procureur du commissariat de Créteil lui a remis une convocation pour passer en procès le 24 octobre.
Le prisonnier Mikel Otegi sera jugé le 24 octobre prochain sous l’accusation suivante : "utilisation de la violence contre un fonctionnaire entraînant une incapacité de plus de 8 jours, avec deux circonstances aggravantes, le statut de fonctionnaire de la victime et l’utilisation d’une arme (les menottes)".
En sortant de la garde à vue, il a été emmené à la prison de Fleury où il a été placé au mitard, aujourd’hui 10 octobre à 15h, après être passé en commission de discipline.
IMPUNITÉ POUR L’AGRESSEUR
Les violations des droits des prisonniers politiques basques, tant dans les prisons espagnoles que françaises, sont perpétrées dans l’impunité la plus totale. Il faut ajouter à la politique de guerre, menée dans les prisons dans le but de détruire les prisonniers politiques basques, les agressions basées sur la haine et la vengeance, qui sont réalisées elles aussi dans une parfaite impunité, et ce n’est pas là le plus grave, c’est qu’en plus de cette impunité les victimes sont jugées comme des agresseurs.
Nous nous trouvons à nouveau face à une grave situation, l’impunité du fonctionnaire qui a adopté une attitude provocante et qui a proféré des mensonges et la procédure pénale ouverte contre le prisonnier politique basque.
Nous exigeons des autorités françaises qu’elles mettent fin à la guerre politique qu’elles mènent, plus particulièrement ces dernières années, dans l’intention de détruire les prisonniers politiques basques, qu’elles reconnaissent et respectent leurs droits civils et politiques, qu’elles fassent des pas vers la résolution du conflit politique et qu’elles rapatrient les prisonniers politiques basques en Euskal Herria.
Comme les représentants du Collectif des Prisonniers Politiques Basques l’ont déclaré lors du Débat National qui s’est tenu ce week-end à Zarautz "aujourd’hui encore, la politique pénitentiaire, basée sur la dispersion et l’isolement politique, répond à une stratégie de guerre.
Après avoir essayé pendant des décennies de faire disparaître la référence de notre Collectif, en d’autres termes les références de lutte et de dignité, les deux gouvernements qui sont les geôliers de notre peuple veulent construire un mur plus haut que jamais. Ils savent très bien ce qu’ils font, ils veulent exclure les prisonniers politiques basques de la scène politique basque. Si nous sommes capables, ces derniers temps, depuis la cruelle réalité des prisons dans lesquelles nous nous trouvons, de réunir des forces et de nous organiser dans la voie de la construction nationale, personne n’a le moindre prétexte pour ne pas en faire autant. Car il est désormais évident que la réalité institutionnelle qui nous est imposée par des États étrangers ne peut pas limiter la construction nationale de notre peuple. Et d’autre part, si nous sommes capables de réunir la force du Collectif dans ce travail national, nous ne doutons pas que la politique pénitentiaire menée dans le cadre de cette stratégie de guerre ira en s’affaiblissant, et en conséquence, la politique pénitentiaire aussi devra être placée rapidement parmi les clés de la résolution démocratique".
Euskal Herria, 10 octobre 2005