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N°41 - Faire sauter les verrous

Mise en ligne : 5 octobre 2008

Texte de l'article :

Faire sauter les verrous

« Alors que les détenus sont parmi les plus touchés par le VIH et les hépatites, très peu de projets en direction dumilieu carcéral étaient proposés à Sidaction. Pour y remédier, l’association a mis en place une mission spécifique », résume le Dr Ridha Nouiouat, son responsable.

Résultat  : les programmes associatifs sont passés de 5 projets à 15 projets soutenus en direction de la prison entre 2005 et 2007. « Sur l’appel d’offres 2008, 21 associations ont postulé en présentant 25 projets », se réjouit le chargé de mission « Milieu carcéral ».
« Nous menons un travail d’accompagnement méthodologique allant de l’aide à la conception des projets au soutien à leur évaluation. Cette année, dans le cadre de journées spécifiques, nous avons notamment organisé des cycles de rencontre avec les partenaires financés », explique Ridha Nouiouat. En 2008, un renforcement de ces rencontres interassociatives est programmé.

Objectifs  : renforcer les capacités d’intervention des associations, les impliquer dans une démarche de qualité, faciliter les échanges et la mise en place de réseaux. Sidaction, en collaboration notamment avec son groupe d’experts spécialisé sur la prison, a élaboré une « charte de qualité » que s’engagent à respecter les structures financées. Constitué de représentants associatifs et de professionnels intervenant en milieu carcéral (médecins, travailleurs sociaux, magistrat, etc.), ce groupe accompagne la mission dans la définition de ses orientations, son travail de veille, son plaidoyer et sert d’appui technique aux structures soutenues.
Sidaction a par ailleurs conclu un partenariat innovant avec la Direction de l’administration pénitentiaire et la Direction générale de la santé sous la forme d’une convention triennale. « Ce partenariat facilite l’accès des associations que nous soutenons aux établissements, explique Ridha Nouiouat. Nous sommes dans une démarche de promotion de la santé des personnes détenues, nous voulons lever les résistances et faire évoluer le contexte du milieu carcéral. Il faut des changements globaux, notamment institutionnels et politiques. »

Quelques actions internationales en direction des...

DÉTENUS. L’association russe Imena+, basée à Saint-Pétersbourg, intervient dans plusieurs prisons. Elle développe un programme grâce auquel d’anciens détenus mènent des actions de sensibilisation et de prévention auprès des prisonniers comme des personnels pénitentiaires. Imena+ aide les familles de détenus vivant avec le VIH (notamment soutien psychosocial). Elle réalise du counselling autour du dépistage (obligatoire pour les détenus).

USAGERS DE DROGUES. Association népalaise de personnes vivant avec le VIH, Nava Kiran Plus agit auprès des usagers et exusagers de drogues. Elle a mis en place des programmes d’autosupport, d’outreach et d’assistance. Elle travaille sur le sevrage sans douleur et cherche à faciliter l’accès aux soins des usagers de drogues. Plusieurs centres médicaux sont développés.

PERSONNES PROSTITUÉES. Dans les Quartiers rouges de Bombay (Inde), l’association communautaire Social Activities Integration (SAI) œuvre auprès des personnes prostituées. Intervenant notamment en minibus, elle distribue des préservatifs, propose des dépistages, des consultations médicales et délivre des médicaments. SAI propose également une prise en charge psychosociale et, en lien avec l’hôpital, un soutien à l’observance.

MINORITÉS SEXUELLES. « Causeries », actions de prévention sur les lieux de rencontres et les sites Internet, amélioration de l’accès aux soins et aux traitements font partie du programme « Access » que développe Alternatives Cameroun. Peu soutenue dans son pays, cette association a été fondée en avril 2006 par des défenseurs des droits humains et cible en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.

Source : Sidaction