Dans une récente lettre adressée à une de ses connaissances, le prisonnier politique breton Paskal Laizé, qui termine ces jours-ci son 41ème mois de détention "provisoire", a demandé à la Coordination Anti-Répressive de Bretagne de faire connaître sa protestation contre une évidente violation de droit qu’il vient de subir à la prison de La Santé à Paris. Tout a en effet été fait pour tenter de l’empêcher de déposer une déclaration de pourvoi en cassation contre un refus de mise en liberté :
"J’ai mis un pourvoi en cassation sur le refus de mise en liberté. Cela n’a pas été sans mal... Tu n’es pas sans savoir que pour former un pourvoi en cassation, il y a un délai de cinq jours. Bien qu’avec Yann Choucq nous nous étions mis d’accord à ce sujet, je lui ai écrit aussitôt après l’audience du 12, car nous n’avons pas eu l’occasion d’en reparler, afin de savoir si cela était toujours d’actualité et de savoir ce qu’en pensaient les autres avocats. De son côté, Choucq m’avait écrit. Nos courriers se sont croisés. Combien de temps mon courrier aura-t-il mis pour lui parvenir ? Je n’en sais rien. Toujours est-il que le sien m’est parvenu samedi dernier pour m’indiquer que rien n’était changé et me demander si je voulais toujours former un pourvoi en cassation. Six jours, alors que logiquement, tout courrier d’avocat doit nous être remis sans délai, c’est-à-dire à J+1.
Je ne pouvais faire ma demande auprès du greffe de La Santé que le 22, dernier délai des 5 jours. Ceci fait, ma missive destinée au greffier a subitement disparu. Si je m’étais contenté d’attendre, il n’y aurait pas eu de suite... Après avoir demandé au maton d’étage de prendre contact avec le greffe, ce qui s’est soldé par une incompréhensible réponse, je suis allé le lundi 22 demander des explications auprès du responsable de la division, en refusant de retourner en cellule. (...) J’ai dû refaire une demande après explications avec le bricard (responsable de division), dont je devais avoir une réponse. Réponse que je n’ai eue que le lendemain, le mardi, par le retour de ma lettre dans laquelle le greffe mentionne : "Nous n’avons aucune notification de refus de libération notifié le 18 septembre (jour où je l’ai pourtant reçue et signée), ni dans votre dossier, ni dans notre cahier. Veuillez nous faire parvenir cette notification." Un comble !!!
Je suis donc retourné voir le bricard avec la notification que je possède en lui intimant de faire le nécessaire, disant que je ne bougerais pas avant d’avoir une réponse acceptable à ma demande formulée le 21, puis le 22, alors que le délai de 5 jours est désormais dépassé. Pour finir, après une longue attente, le greffier s’est déplacé. Surprise... ce n’était pas, d’après lui, le greffe qui m’avait remis cette notification, mais un huissier. Raison pour laquelle il ne pouvait pas la trouver. Comme si c’était mon problème... Suite à une vive discussion, il a pris ma notification en me promettant de me la rapporter avec le document officiel pour le pourvoi en cassation dûment rempli. Je n’avais pas tellement le choix. Cependant, le reste de la journée passe, aucune nouvelle. J’interpelle le bricard pour la quatrième fois, il m’informe qu’il n’y a pour l’instant personne au greffe mais qu’il n’y a aucun problème. J’accepte de retourner en cellule et de patienter jusqu’au lendemain matin.
A 10 h, toujours aucune nouvelle. Le maton à qui je demande de contacter le greffier me rapporte que ce dernier n’est pas au courant du problème. Ni une ni deux, le maton n’a même pas eu le temps de dire ouf, sans lui demander son avis et malgré ses beuglements, je retourne dans le bureau du bricard. Là, ça a gueulé. J’ai demandé à voir Raffin, le directeur de La Santé, et lui ai dit que dorénavant je ne bougerais plus avant d’avoir le document que je réclamais depuis trois jours, et que je chargerais mon avocat de donner suite à cette affaire, qu’il n’avait qu’à se démerder, même en antidatant le formulaire officiel puisque le délai était dépassé depuis deux jours.
Finalement (...), après une petite attente j’obtenais ce fameux formulaire avec la notification qui m’appartient. "
La Coordination Anti-Répressive de Bretagne partage l’indignation de Paskal Laizé.
Elle rappelle son exigence de mise en liberté immédiate des six prisonniers politiques bretons.
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole,
Claude Le Duigou
Coordination Anti-Répressive de Bretagne
BP 20
22390 Boulvriag
Infos : http://www.prizonidi.org
Contact : carb@voila.fr