Pour la mémoire de Bernard VERDIE
Ensemble...
Internautes de tous pays, de tout bord et de toute classe, bonjour.
Pour quelque raison que ce soit, je vous remercie de venir lire cette page, qui n’est autre qu’un appel à la solidarité, un véritable appel à témoin, pour que je sache si je suis la seule à vivre une situation si désespérante...
Hier épouse et mère de trois enfants, une vie comme on peut en souhaiter, aujourd’hui veuve sans savoir pourquoi. C’est là que sont mes questions. Je vais donc vous raconter un peu mon histoire...
Mon mari Bernard faisait partie de l’administration pénitentiaire, gardien de prison comme on dit, et sa carrière se déroulait très bien puisqu’il avait réussi des concours pour évoluer. A quarante ans, il venait de réussir à accéder au statut C.S.P. Chef de Service Pénitentiaire, titularisé en poste loin de chez lui. C’est là que se situe l’ambiguïté...
Bernard s’est suicidé un après-midi, le 14 septembre 1998, sans avertir personne, après avoir déjeuné tranquillement avec ses collègues ; il m’avait appelé la veille au soir normalement et nous nous étions vu 24 heures avant. Sachant que nous avions passé 3 mois ensemble quotidiennement...
Par contre, il avait FAIT ETAT de son mal-être à ses supérieurs auparavant, demandant même à être rétrogradé et dans tous les cas muté pour changer de site.
On me dit aujourd’hui que son acte n’est dû qu’à l’éloignement de sa famille, c’est un peu trop facile !
Le dossier que j’ai patiemment constitué, depuis plus d’un an, tente à prouver que son problème majeur n’était pas là, qu’il avait cherché écoute et compréhension au sein de la structure pénitentiaire et qu’il n’a pas reçu ce dont il avait besoin. L’éloignement n’est pas la cause de son suicide, j’en suis convaincue ; il n’a pu que contribuer à la détresse de mon époux, momentanément puisqu’il allait passer en commisssion de mutation, espérant Toulouse.
J’ai écrit à différentes personnes de la voie hiérarchique pour que soit faîte enfin une enquête en règle, ce qui ne fut pas le cas au moment des faits : pas d’autopsie, la famille et les proches ne sont pas entendus, les collègues me parlent mais n’ont pas été interrogés ; seuls les supérieurs de Bernard ont dû s’exprimer...
Quels problèmes mon mari rencontrait-il sur place avec les détenus ou le personnel qui l’ai poussé à s’en aller ? Finalement pour de bon puisqu’on lui refusait le déplacement géographique thérapeutique...
Alors, je cherche : de la documentation sur les conditions de soutien psychologique du personnel pénitentiaire et, parallèlement, des voies de contact pour enfin rompre cet isolement dans lequel je suis face à mes démarches de recherche de la vérité. Ecrivez-moi !
J’ai fort heureusement reçu grand soutien du Syndicat CGT depuis le départ et encore aujourd’hui, puisqu’une plaque vient d’être aposée pour commémorer la mémoire de mon époux à l’entrée de la salle de formation au Pénitentier d’Aiton, en Savoie. Loin de nous apaiser complètement, cette cérémonie a été un moment très fort et la trace est importante, sur place, aux yeux des nouveaux venus...
Toute notre reconnaissance donc à la cellule locale CGT.
Comme hier et demain, je ne veux que la vérité et la reconnaissance des responsabilités de certains...
Il est des principes dans la vie qu’il faut respecter et des choses que l’on se doit à soi-même ; dans cette idée, je ne cesserai pas de me battre pour connaître la vérité. D’autres peuvent mourir demain ; le nombre de suicides dans les prisons ne cesse d’augmenter, pourquoi ?
Je m’appelle Dominique VERDIE et je compte sur vous pour faire avancer ma quête de justice. Merci d’avance.
Merci aussi à mes trois filles qui me soutiennent chaque jour...
Site : http://db.verdie.free.fr/