Le Groupe Multiprofessionnel des Prisons de Paris a été créé pour lutter contre le secret, l’arbitraire, et le rôle pathogène de la prison. Il est constitué de travailleurs de la justice pénale, dont la fonction s’exerce avant, pendant et après la prison. Ils se sont réunis pour essayer de décloisonner le système. Leur moyen d’intervention, c’est d’informer.
Thème principal : les inégalités entre les détenus
Avec Anne Marie Marchetti
Les inégalités entre les détenus : le libéralisme sauvage, les inégalités de fric disponible, les inégalités d’accès à la cantine, les inégalités dans les vêtements. Que penser, que faire ? Mutualiser pour partie les ressources des détenus, rétablir l’uniforme égalitaire, quels principes affirmer ?
MARDI 3 février 2004
Début 19 h, fin 22h30
Maison des sciences de l’homme
52-54 Bd Raspail 75006 Paris
Début 19 h, fin 22h30
(en face de l’Hôtel Lutétia ; Métro Sèvres Babylone et Saint Placide)
Les portes d’entrée sont fermées un peu après 20h (pendant environ une heure)
Merci de bien vouloir diffuser cette invitation, autour de vous
Pour le G.M.P,
Antoine Lazarus
Pour mémoire, les prochaines réunions du GMP en 2004
Mardi 2 mars
Mardi 6 avril
Mardi 4 mai
Mardi 1 juin
Mardi 6 juillet
Pas de réunion au mois d’août
Reprise mardi 7 septembre
Thèmes de réunions actuellement prévues :
Où en sont aujourd’hui les états d’âme contradictoires des travailleurs pénitentiaires
Le point avec des responsables du Pôle "suspension de peine pour les détenus malades"
La "population sous main de justice" est en dehors des murs.
Pourquoi encore le GMP ?
Le Groupe Multiprofessionnel des Prisons fonctionne depuis 1973 !
En janvier 1975 imprimé par la CIMADE le premier bulletin du GMP choisi sa maxime emblématique : Il y a des circonstances où l’obligation de réserve se confond avec la complicité.
Dans l’éditorial du N° Oo en janvier 1975 on peut lire
L’expérience nous montre chaque jour que la circulation de l’information fait avancer les idées d’une part, et que, par ailleurs, elle est le seul moyen de contrebalancer l’arbitraire. Les hommes et les femmes qui sont coupés de l’information ne peuvent ni se faire entendre, ni se défendre. C’est le cas des détenus, de leur famille, mais cette condamnation au silence était et reste encore le propre des personnels de l’administration pénitentiaire.
Habitude séculaire de se taire, ce silence non inscrit dans les textes de la loi est devenu un formidable moyen de coercition. Il n’est pas de révolte individuelle, comme le suicide, ou de révoltes de groupes, comme les émeutes que nous voyons grandir d’années en années qui n’aient le silence obstiné, parfois stupide comme toile de fond.
Le silence entre les détenus et le monde extérieur commence à se déchirer ; les journaux, la radio, la télévision se mettent à entrer dans certaines prisons ; grâce aux comités de prisonniers, les détenus trouvent la parole devant le monde extérieur.
Le GMP, conjointement avec le Mouvement d’Action Judicaire et le Syndicat de la Magistrature a soutenu une manifestation de solidarité organisée le 11.2.75 par le Comité d’Action des Prisonniers et différents groupes. ? Nous avons pu expliquer à plusieurs journalistes nos inquiétudes pour l’avenir à court terme. La désillusion, la déception, ainsi que l’intolérance croissante aux anomalies du système, créent à nouveau une situation très nerveuse et tendue dans de nombreux établissements.
Le GMP se réunit environ 11 fois par ans depuis 1973. Le premier mardi de chaque mois de 19 à 22h, sauf au mois d’août. Depuis 1975, à la demande de Michel Foucault la Maison des Sciences de l’Homme, 52 bd Raspail à Paris, nous accueille et nous considère comme le groupe régulier le plus ancien.
Aujourd’hui vous recevez cette invitation par courrier électronique. Jamais nous ne l’avions fait. Les invitations à nos réunion par les voies traditionnelles du papier, dans l’enveloppe affranchie étaient bien rares et adressées seulement aux personnes venues un jour aux réunions. Réunions que nous avons toujours considérées comme publiques, c’est-à-dire ouvertes à tous ceux qui souhaitent y venir pour se taire ou y parler et être associés ce jour là à toute décision d’orientation, d’action qui se déciderait.
2003, bientôt 2004
Il y a deux ans, comme cela se passe cycliquement, une émotion indignée et énorme appuyée sur des témoignages d’anciens détenus, de professionnels notamment le témoignage du Dr Vasseur interpelle députés et sénateurs. Les commissions parlementaires dénoncent « Les prisons, scandale de la république », le garde des Sceaux met en chantier une nouvelle loi.
Aujourd’hui. Rien n’a bougé dans l’organisation des dispositifs. La nouvelle loi, qui pourtant était bien modeste dans son ambition et ne visait que l’amélioration de la structure prison, n’a pas vu le jour.
Les choix des politiques publiques ont massifié les condamnations à l’incarcération faisant augmenter jusqu’à des chiffres jamais atteints le nombre des personnes détenues, (sans compter le nombre encore plus grand de celles qui à l’extérieur sont aussi sous main de justice). Enfermement en prison de malades mentaux dans une idéologie de la responsabilisation de tous, nombre de suicides inégalés, inégalités choquantes des ressources entre les riches détenus et la paupérisation croissante des autres notamment des étrangers en situation irrégulière. Incertitude sur les mandats professionnels, etc...
C’est pour cela que nous avons décidé de refaire connaître le GMP, d’inviter largement à ses réunions et de vous proposer de venir réfléchir et débattre. Cela peut mobiliser et soutenir chacun, ensuite, dans son secteur, son espace de responsabilité et d’opinion à agir mieux et plus efficacement pour ne pas laisser dominer la thèse trop simpliste de l’emprisonnement comme remède-miracle aux problèmes de délinquance, de malaise à dire l’autorité et à rendre la justice
Groupe multiprofessionnel des prisons
18 rue de la Poste
9425O Gentilly
Tel : 01.47 40 33 03
Email : lazarus@smbh.univ-paris13.fr