Le sida en prison
Au Québec, les gardiens de prison sont plutôt défavorables à l’introduction d’outils de prévention contre le sida à l’intérieur des pénitenciers.
Canada
13/05/2002 - En direct de l’ACFAS (Québec)
En général, les surveillants des maisons carcérales se montrent réticents à faciliter l’accès des prisonniers aux outils de prévention contre le virus du sida, à savoir les préservatifs, l’eau de javel, les seringues et les aiguilles de tatouage stériles. C’est ce que révèle une étude récente réalisée par Hélène Gagnon de l’Université Laval, à Québec.
« Il n’existe aucun programme d’échange de seringues dans les prisons canadiennes », rappelle Hélène Gagnon. Pour ses recherches, qui ont duré quatre ans, la chercheuse a interrogé 2 330 agents d’une trentaine d’établissements de détention fédéraux et provinciaux. 957 d’entre eux ont accepté de répondre. Parmi eux, 77% étaient des hommes âgés de plus de 35 ans, mariés avec des enfants et ayant suivi une formation de sensibilisation au sida. La plupart d’entre eux avaient plus de 10 ans d’expérience.
La majorité des participants a déclaré ne pas vouloir faciliter l’accès des détenus aux seringues et aux aiguilles par peur de voir ces objets se retourner contre eux. En revanche, concernant les préservatifs, les avis étaient plus favorables.
Hélène Gagnon propose de revoir les formations données aux gardiens de prison. « Il faudrait les impliquer davantage dans les programmes de distribution des préservatifs et de l’eau de javel avant de pouvoir passer à d’autres outils préventifs, comme les seringues et les aiguilles ».
Aurélie Deléglise
Site Source : Cybersciences