Comment photographier la prison ? Comment restituer en image l’enfermement, la contrainte, la séparation, l’arbitraire ? Au-delà des barreaux, des cellules exiguës et sombres, des couloirs interminables, des cours de promenade austères, la réalité de la prison relève de la sensation : odeurs, bruit permanent, monotonie, ennui, violence...
La prison nourrit le fantasme. Parfois la réalité est plus banale qu’on ne l’imagine. L’horreur de l’incarcération se joue sur d’infimes petites choses, transformant le quotidien en cauchemar : les portes fermées des cellules en permanence, la solitude, la peur de la promenade où tout peut arriver, le temps passé à ne rien faire, des journées, des semaines, des mois vides.
C’est cette réalité de l’enfermement que Grégoire Korganow photographie, loin des clichés, des images chocs. Il veux saisir l’indicible, le temps qui s’arrête, la vie qui rétrécit, qui s’efface.