QUELQUES CHIFFRES
Confiée depuis 1986 au secteur public hospitalier, la Santé mentale a vu ses moyens renforcés progressivement depuis 1994 :
• 26 services médico-psychologiques régionaux (SMPR) à vocation régionale pour les soins intensifs y compris les hospitalisations avec consentement,
• 93 secteurs ou « intersecteurs » de psychiatrie qui interviennent en milieu pénitentiaire pour les soins ambulatoires et prennent en charge les hospitalisations sous contrainte dans les établissements de santé habilités.
La loi d’orientation et de programmation pour la justice du 9 septembre 2002 pose le principe que les hospitalisations des personnes détenues, avec ou sans consentement, seront réalisées dans les établissements de santé au sein d’unités spécialement aménagées. Les SMPR recentreront leurs actions sur les soins ambulatoires.
Les suicides par produits toxiques et pour dépression sont en augmentation depuis 1994. La fréquence des suicides pendant la journée (supérieure à 50 % sauf en 1995) et au quartier disciplinaire ou d’isolement (10 à 15 % environ) mérite encore d’être signalée. La moyenne d’âge des détenus morts par suicide est stable à 35-37 ans, les âges extrêmes allant de 17 à 73 ans. Cet âge moyen des suicidés est très légèrement supérieur à celui de la population totale des incarcérés, soit 34,1 ans au 1er janvier 1998. D’autres statistiques révèlent que les prévenus se suicident plus que les condamnés : 64 contre 37 en 1994, 68 contre 39 en 1995, 76 contre 62 en 1996, 76 contre 50 en 1997, 60 contre 58 en 1998. Là encore, il faut noter que la sursuicidité des prévenus est largement supérieure à leur pourcentage en détention : 38,8 % au 1er janvier 1999.
« Presque 50 % des hommes incarcérés ont déjà pensé sérieusement au suicide en prévoyant le moyen pour le faire avant d’être écroués contre 10% pour la population générale »
Source : Jéricho n°188, Mars 2004, ANVP